René Magritte

Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l'enchantement nécessaires à la vie des idées.

René Magritte*

Le Double Secret est contemporain de l'installation en région parisienne de René Magritte, désireux de se rapprocher du groupe surréaliste. Travaillant sur le caractère factice des images, il s'inspire ici du procédé du collage pour découper et déplacer un large fragment d'une tête de mannequin androgyne. Magritte en révèle ainsi l'intérieur rempli de grelots, attributs du fou dans la tradition carnavalesque, mettant au jour les ressorts complexes de la psyché humaine dissimulée derrière un masque d’éducation, de bienséance et de morale. La découverte des collages de Max Ernst et de l’œuvre de Giorgio De Chirico entraîne chez René Magritte une recherche plastique portant sur l’expression de la pensée. Le Double Secret, bien qu’il s’agît d'une peinture, trouve sa source dans les effets plastique des collages. L’œuvre prolonge les images stéréographiques, les redoublements de motifs pratiqués par Magritte. Dans Le Double Secret, la question de l’identité induit le trouble sous l’effet du dédoublement entre le visage et le masque : ce que l’on voit n’est pas ce qui est réel.

* Citation de René Magritte, retranscrite par Patrick Waldberg dans Magritte, peintures, L'Autre Musée, Paris, 1983