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Antonio Seguí : « L’art est le seul moyen de se battre sérieusement. »

Disparu à l'âge de 88 ans en février 2022, l'Argentin Antonio Seguí laisse une œuvre prolifique : dessins, peintures, estampes, lithographies et gravures, tragiques ou cocasses. Établi en France depuis les années 1960, il avait fait en 2005 l'objet d'une rétrospective au Centre Pompidou, qui rassemblait ses œuvres sur papier. Observateur critique de notre société, il s'est notamment fait connaître grâce à un personnage récurrent facétieux, un petit homme invariablement coiffé d’un chapeau. 

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« Je ne vois pas quoi faire d'autre que travailler », avait confié Antonio Seguí alors qu'il présentait en 2019, à 85 ans, une exposition à la Bibliothèque nationale de France, à laquelle il venait de faire don d'un demi-millier d'œuvres, dont des estampes, des portfolios et des livres illustrés. 

 

Figure majeure de la scène artistique latino-américaine, il est décédé le 26 février 2022 à Buenos Aires à l'âge de 88 ans. Créateur des mythiques petits hommes à chapeau qui peuplent son œuvre satirique, il est l'auteur d'une œuvre figurative prolifique de peintures, d'estampes, de lithographies et de gravures qui illustrent une vision où l'humour et la fantaisie cachent une satire sociale virulente.

 

Je ne vois pas quoi faire d'autre que travailler.

Antonio Seguí 

 

Né en 1934 à Cordoba, à l'ouest de Buenos Aires, Antonio Seguí s'établit en France à partir des années 1960, après avoir étudié la peinture et la sculpture en France et en Espagne et voyagé à travers toute l'Amérique latine (il apprendra la gravure au Mexique).

 

En 2005, le Centre Pompidou consacrait une rétrospective à ses œuvres sur papier, la première en France, qui « mettait en lumière une œuvre où humour et poésie défient tous les styles préétablis ». Observateur critique de notre époque, Seguí, sous des airs faussement naïfs, croque avec férocité militaires ridicules et dandys moustachus.

De son œuvre, Édouard Glissant écrivait en 1996 : « Dans l’infini développement baroque de notre monde, l’art d’Antonio Seguí est un des plus sûrs tracés que nous puissions suivre. Ces corps qui halètent nous indiquent les vertigineuses directions. »

 

Pendant les années de la dictature argentine, Seguí ne pourra se rendre en Argentine, les militaires refusant de lui renouveler son passeport. Son atelier à Arcueil, dans le sud de la capitale, a servi de refuge à de nombreux artistes du 20siècle. « Avec l’art, on peut facilement dire les choses, c’est le seul moyen de se battre sérieusement », avait-il déclaré. ◼