Cine / video
Hors Pistes 2008
28 - 30 mar 2008
El evento ha terminado
Voir ailleurs. Percevoir autrement. Explorer un territoire à part où chaque œuvre conjugue la fiction avec le documentaire, l'installation vidéo, le film de danse, l'expérimental ou encore le jeu vidéo. Hors Pistes présente 12 films internationaux en 12 séances, de façon non compétitive et complémentaire. 12 œuvres qui cherchent et s'approprient le langage du cinéma autrement pour donner à voir le monde contemporain. Chacun des films exerce un déplacement des formes et des sujets. Tout comme Sub de Julien Loustau ou Sur place de Justine Triet présentés lors de l'édition 2007 induisaient volontairement un décalage par rapport aux modes de perception habituels, les films proposés tentent un dépassement, une mise au delà de soi du cinéaste, comme du spectateur. L'ensemble de la sélection compose donc une partition qui, lue d'une traite, raconterait les variations possibles de l'expérience cinématographique aujourd'hui. Ce croisement volontaire des regards au sein d'une même programmation fait écho à la richesse et à la diversité des programmations du Centre Pompidou. Défricheur, brouilleur, volontiers frondeur, Hors Pistes se joue des frontières pour arpenter un autre territoire. Le programme Hors Pistes 2008 Soirée d'ouverture Vendredi 28 Mars 2008 Cinéma 1, 20h30 Projections Samedi 29 et dimanche 30 mars 2008 Cinéma 2, 14h à 21h, un film par séance, en présence du réalisateur. Tables Rondes (organisées par l'Agence du Court métrage) Samedi 29 et dimanche 30 mars 2007
"Souvent j’ai eu la tentation de dériver vers une structuration cinématographique fragmentaire, le journal intime, l’essai, la réflexion, avec peut-être un soupçon de fiction. La fiction d’une certaine manière a fait naufrage, ou semble avoir fait naufrage."
Víctor Erice
Voir ailleurs. Percevoir autrement. Explorer un territoire à part où chaque œuvre conjugue la fiction avec le documentaire, l'installation vidéo, le film de danse, l'expérimental ou encore le jeu vidéo.
Hors Pistes présente 12 films internationaux en 12 séances, de façon non compétitive et complémentaire. 12 œuvres qui cherchent et s'approprient le langage du cinéma autrement pour donner à voir le monde contemporain.
Chacun des films exerce un déplacement des formes et des sujets. Tout comme Sub de Julien Loustau ou Sur place de Justine Triet présentés lors de l'édition 2007 induisaient volontairement un décalage par rapport aux modes de perception habituels, les films proposés tentent un dépassement, une mise au delà de soi du cinéaste, comme du spectateur.
L'ensemble de la sélection compose donc une partition qui, lue d'une traite, raconterait les variations possibles de l'expérience cinématographique aujourd'hui. Ce croisement volontaire des regards au sein d'une même programmation fait écho à la richesse et à la diversité des programmations du Centre Pompidou.
Défricheur, brouilleur, volontiers frondeur, Hors Pistes se joue des frontières pour arpenter un autre territoire.
...Le programme Hors Pistes 2008...
Soirée d'ouverture
Vendredi 28 Mars 2008
Cinéma 1, 20h30
Projections
Samedi 29 et dimanche 30 mars 2008
Cinéma 2, 14h à 21h, un film par séance, en présence du réalisateur.
Tables Rondes (organisées par l'Agence du Court métrage)
Samedi 29 et dimanche 30 mars 2007
Petite Salle, 17h
Entrée Libre
Invités 2008 : Grand Magasin
Le trio à l'irrésistible humour pince-sans-rire investit le Cinéma 1 du Centre Pompidou pour fêter l'ouverture d'Hors Pistes !
Fidèlement soutenu par le Centre Pompidou qui coproduit ses spectacles et les présente régulièrement au public (0 tâches sur 1 ont été effectuée(s) correctement en 2003, 5ème Forum international du cinéma d’entreprise en 2005 et 2006, Mordre la poussière en 2007), Grand magasin qui s’attache sur scène depuis plus de vingt ans à déjouer la mécanique de nos codes de langage et de mouvement, entretient en effet dans ses créations un lien étroit et inédit au cinéma.
Voyez-vous ce que je vois ? présenté en 2006 oscillait entre projection, conférence et performance. Saison 1 épisode 2 de Phœnix Atala, à découvrir au Centre Pompidou en février prochain se définit comme une séance de cinéma archétypale transformée en spectacle vivant !
Après avoir rebondi sur l’ensemble de la sélection, Grand magasin choisira pour l’occasion les films de la soirée, projetés en leur présence, évidemment Hors Pistes ! Les membres de Grand magasin participeront également à l‘échange avec les réalisateurs, le dimanche 30 mars, à 17h00.
Grand magasin présentera sa prochaine création au Centre Pompidou en juin 2009 dans la cadre du festival Agora. Collaboration Ircam-Les spectacles vivants.
...Penser Hors Pistes...
"Je suppose que le festival Hors Pistes n'existerait pas en tant que tel s'il était possible d'écrire un texte résumant ses objectifs. Il me semble que toute sa légitimité vient justement de là : ce n'est pas un « festival sur ». Les films qui y sont montrés n'ont pas particulièrement de points communs (tant d'un point de vue formel que narratif). Les auteurs de ces films ne sont pas forcément des cinéastes - ils peuvent être aussi photographes, artistes plasticiens, chorégraphes, metteurs en scène de théâtre...
On pourrait toujours réussir à trouver un fil conducteur à cette programmation : on sait (et on constate chaque jour) que toutes les inventions thématiques sont possibles à partir de n'importe quoi. Homogénéiser, classer, titrer, c'est ranger, c'est rendre les choses univoques, combattre la polysémie, l'ambiguïté, la diversité. C'est le rêve de tous les tyrans.
L'intérêt d'Hors Pistes est d'échapper à toute désignation, slogan, logo : rendre impossible la réduction de la pensée et du langage. Privilégier l'éclat, les scintillements. On pourrait même dire qu'Hors Pistes est un regroupement (momentané) d'éclats de matériaux hétéroclites dans un même temps et dans un même lieu. Un regroupement qui n'est ni un collage ni un montage, dont les éclats suivront ensuite leurs destins singuliers. Comme écrivait Richard Brautigan : « Peut-être qu'il pleuvait fort. C'est ça, mon nom. Ou alors vous êtes allé à pied quelque part. Il y avait des fleurs partout. C'est ça, mon nom. Peut-être que vous avez regardé fixement l'eau d'une rivière. Il y avait quelqu'un près de vous qui vous aimait. On allait vous toucher. Vous l'avez senti avant que cela n'arrive. C'est ça, mon nom. » Finalement dans Hors Pistes, mon nom, les noms, la nomination, on s'en fout.
Du coup, c'est comme un cadeau, une surprise : on ne peut pas savoir à l'avance de quoi il s'agit. Ca peut donc être pour le spectateur le plaisir de la découverte inattendue : un film et un spectacle conçus par un chorégraphe sur (et avec) une danseuse de l'opéra de Paris proche de la retraite. Ou au contraire celui de la reconnaissance : un type dépressif obnubilé par Vincent Gallo traverse la Manche pour rencontrer son idole ; il la rate, évidemment (fiasco). Un regard sur l'inimaginable : Meryl Streep dansant et chantant avec des marionnettes dans une comédie musicale. Ou encore le ravissement de se faire embarquer dans un trip : accompagner un type à travers les paysages sublimes d'un désert mexicain ; manger du peyotl ; halluciner. Du point de vue des genres aussi, Hors Pistes privilégie la diversité. « Films d'auteurs », « films d'artistes », images numériques, documentaires, fictions... Ici, pour une fois et pour notre tranquillité, le genre n'est pas en question. D'emblée, on échappe à ce débat.
Personnellement, sans doute parce que je ne suis pas une « spécialiste » du cinéma (c'est pour cette raison, je crois, qu'on m'a commandé ce texte), je n'ai pas regardé ces films en pensant au Cinéma. Je les ai vus comme des créations contemporaines s'inscrivant avec une grande pertinence dans leur temps, le nôtre - tissé de réseaux, de liens, de mixages, de sauts spatio-temporels, d'errances. Des créations désinhibées pour lesquelles la question de l'appartenance à un ou des champs particuliers ne semble pas se poser (sauf exceptions).
Si on tape « hors pistes » sur un moteur de recherche, on constate que la plupart des manifestations, associations, pratiques s'abritant sous cette désignation sont animées par un désir de parler de ce qui aurait été oublié ou négligé, de ce qui ne trouve pas sa place, de ce qui est inclassable. Le fait que cette appellation soit extrêmement courante et concerne des domaines très variés est finalement assez rassurant et positif. Cela signifie certes que la société fonctionne globalement sur le système des cases à remplir (soit une tentative de mise en ordre et aux ordres qui n'est pas nouvelle), mais cela signifie aussi que les « marges » - enfin, ce qu'on appelait les marges, qui d'un point de vue topographique n'en sont plus, mais pour lesquelles on n'a pas, à ma connaissance, trouvé de nouvelle appellation - sont vivaces, non plus sur le mode de la mise à l'écart volontaire, mais sur celui de l'action et de la production à l'intérieur même de la société. Pour le moins symptomatique, à cet égard : la pratique du Hors Pistes au Centre Pompidou !"
Elisabeth Wetterwald
(Critique d'art, commissaire d'expositions, enseignante en histoire de l'art).