Exposición / Museo
Jesús Rafael Soto
Dans la collection du Musée
27 feb - 20 may 2013
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Jesús Rafael Soto (1923-2005) a été l'un des principaux protagonistes du renouveau de l'art cinétique en Europe durant les années 1950 et 1960. Il crée, à partir de 1967, les célèbres Pénétrables, volumes suspendus dans l'espace et constitués de centaines de fines tiges verticales susceptibles d'être traversées par le spectateur. Aujourd'hui, l'entrée dans la collection du Centre Pompidou de vingt oeuvres-clés, datées de 1955 à 2004 et proposées en dation à l'État par la famille de l'artiste, comble une lacune importante et éclaire son parcours. C'est cet ensemble exceptionnel que le Centre Pompidou expose, pour la première fois.
Jesús Rafael Soto (1923-2005) a été l’un des principaux protagonistes du renouveau de l’art cinétique en Europe durant les années 1950 et 1960. Il crée, à partir de 1967, les célèbres Pénétrables, volumes suspendus dans l’espace et constitués de centaines de fines tiges verticales susceptibles d’être traversées par le spectateur. Aujourd’hui, l’entrée dans la collection du Centre Pompidou de vingt oeuvres-clés, datées de 1955 à 2004 et proposées en dation à l’État par la famille de l’artiste, comble une lacune importante et éclaire son parcours. C’est cet ensemble exceptionnel que le Centre Pompidou expose, pour la première fois.
Cette dation permet de saisir, dans sa rigueur et sa subtilité, un travail qui s’est inlassablement construit en dialogue avec les maîtres fondateurs de l’abstraction, Mondrian, Malevitch et Moholy-Nagy, mais aussi avec ses contemporains, au premier rang desquels Yves Klein et Jean Tinguely. En effet, les premières peintures parisiennes de Soto exposées au Salon des réalités nouvelles de 1951, l’année suivant son installation à Paris, montrent déjà son projet de « faire bouger » Mondrian. Son recours au plexiglas, dès 1953, lui permet d’introduire dans ses travaux les effets vibrants de la lumière et donc, comme il le dit lui-même, de « dématérialiser » les trames géométriques qui y sont peintes. À partir de 1958, Soto emploie le métal pour ses travaux, confrontant des fonds striés en noir et blanc à des fils de fer trouvés ou à des tiges suspendues qui, par effet de moirage, semblent entrer en vibration devant ceux-ci. Cette aspiration à faire de l’oeuvre d’art non pas un ensemble achevé de formes et de couleurs subtilement composées, mais un outil de saisie d’une réalité mouvante, rapproche l’artiste des nouveaux réalistes parisiens (Klein, Tinguely, Spoerri…) comme des Allemands du groupe Zero (Mack, Piene, Uecker) aux côtés desquels il expose à maintes reprises en ces années 1955-1965.
Alors que le cinétisme devient une mode, Soto, refusant les facilités illusionnistes de l’Op art, est de ceux qui choisiront d’intégrer totalement le spectateur à l’oeuvre. Ainsi, en 1967, accroche-t-il dans la galerie Denise René son premier Pénétrable dans l’idée de s’inclure lui-même – et le visiteur avec lui – au milieu des tiges qui pendent du plafond. Il écrit en 1969 : « L’homme n’est plus ici et le monde là. Il est dans le plein et c’est ce plein que je voudrais faire sentir avec mes oeuvres enveloppantes ». Les vingt oeuvres qui composent la dation proposée à l’État illustrent cette évolution radicale. Depuis les peintures sur plexiglas des années 1950 jusqu’au Cube pénétrable réalisé par l’artiste en 1996 pour sa rétrospective de la Galerie du Jeu de Paume en 1997, en passant par les Vibrations avec fils de fer ou tiges suspendues des années 1960-1970 et les Ambivalences des années 1980 inspirées par la dernière période de l’oeuvre de Mondrian, la dation Soto retrace magnifiquement le parcours exemplaire d’un maître du cinétisme.
Par Jean-Paul Ameline, conservateur général du patrimoine, Musée National d’Art Moderne
Quando
11:00 - 21:00, todos los días excepto martes