Exposition / Musée
Matisse - Picasso
au Grand Palais
22 sept. 2002 - 6 janv. 2003
L'événement est terminé
Cette exposition est la première à tenter de confronter l'ensemble de leur oeuvre pour la période 1906-1960. Elle s'attache à reconstituer les moments clefs de ce dialogue et réunit un ensemble d'oeuvres maîtresses parmi les plus représentatives de leurs recherches.
Confrontation exceptionnelle entre deux Géants. L'exposition "Matisse-Picasso" présentée aux Galeries Nationales du Grand Palais est une coproduction de la Réunion des Musées Nationaux/Musée Picasso et du Centre Pompidou.
"Il faudrait pouvoir mettre côte à côte tout ce que Matisse et moi avons fait en ce temps-là. Jamais personne n'a si bien regardé la peinture de Matisse que moi. Et lui, la mienne..."
Propos de Pablo Picasso in Pierre Daix, Picasso Créateur, Paris, 1987, p.74
Figurent dans cette exposition d'importants chefs d'œuvre habituellement présentés dans les collections permanentes du Centre Pompidou/Musée national d'art moderne. Ainsi, par exemple, sont visibles, au Grand Palais : Le Luxe 1 (1907), les portraits de Greta Prozor (1916) et d'Auguste Pellerin (1917), Nature morte au magnolia (1941) de Matisse, ainsi que Portrait de jeune fille (1914) et Le Minotaure(1928) de Picasso.
"On vient d'avoir l'idée la plus rare et la plus imprévue, celle de réunir dans une même exposition les deux maîtres les plus fameux et qui représentent les deux grandes tendances opposées de l'art contemporain. On a deviné qu'il s'agit d'Henri Matisse et de Pablo Picasso. L'œuvre éclatant du premier ouvre de nouvelles voies à l'impressionnisme et l'on sent bien que cette veine de la grande peinture française est loin d'être épuisée. L'autre au contraire, montre que cette riche perspective n'est pas la seule qui s'ouvre à l'artiste et à l'amateur et que l'art concentré qui a donné le cubisme, cette esthétique éminemment contemporaine se rattache par Degas, par Ingres aux traditions les plus hautes de l'art [...]." Ces lignes de Guillaume Apollinaire introduisent en janvier 1918 le communiqué de presse annonçant l'ouverture à la galerie Paul Guillaume de la première exposition conjointe jamais consacrée à Matisse et Picasso.
Au moment de leur rencontre chez les Stein, leurs mécènes et amis communs, durant l'hiver 1905-06, Matisse (1869-1954) et Picasso (1881-1973) se trouvent engagés dans des recherches plastiques à l'origine des révolutions "fauve" et "cubiste". Dès lors et tout au long de leur trajectoire artistique, ils vont travailler, dans un vis-à-vis productif, à Paris, en Catalogne ou sur la Riviera française, autour des grands genres du Nu, du Portrait et de la Nature morte. Oscillant entre amitié et compétition, leur relation sera fondée sur une véritable "fraternité artistique" selon les mots de Matisse.
Comme en témoigne la presse et la critique d'art, Matisse et Picasso furent considérés dès la première décennie du XXe siècle comme les deux principaux inventeurs de l'art moderne. Fondée sur un bilan croisé de près d'un siècle de réévaluations critiques et de recherches, cette exposition reconstitue les moments-clefs de leur dialogue entre 1906 et 1954, à travers un ensemble d'œuvres maîtresses provenant des plus prestigieuses collections publiques et privées : 76 peintures, 28 sculptures, 47 dessins, 10 papiers collés et gouaches découpées.
Selon un parcours globalement chronologique, l'exposition témoigne pour l'ensemble de leur trajectoire artistique des échanges ou interférences stylistiques et thématiques entre leurs deux œuvres, notamment dans leur redéfinition commune de la figure dans les années 1906-1908, les compositions "cubisantes" de Matisse en 1913-1917, l'évocation du grand thème matissien des Odalisques par Picasso à partir des années 30, et leurs gouaches et tôles découpées qui, entre 1930 et 1950, s'attachent à repenser la peinture et la sculpture comme des "signes dans l'espace".
L'exposition permet ainsi d'établir des confrontations inédites d'œuvres contemporaines telles le Nu bleu : Souvenir de Biskra, 1907, de Matisse (The Baltimore Museum of Art, Baltimore), et la Femme nue aux bras levés, 1907, de Picasso (collection particulière), présentée à Paris pour la première fois, mais aussi d'opérer des parallèles audacieux entre des œuvres de techniques différentes, tout particulièrement dans la dernière section réunissant gouaches et tôles découpées, et en juxtaposant des œuvres appartenant à des périodes de création distantes dans le temps telles Nature morte sur fond vert, de Picasso, 1914 (The Museum of Modern Art, New York) et Nature morte au magnolia, de Matisse, 1941 (Centre Pompidou, Musée national d'art moderne).
Quand
10h - 20h, tous les jours sauf mardis