Hô II
1948 - 1952
Hô II
1948 - 1952
" Villes et villages méridionaux dévorés par un soleil implacable m'ont révélé une perspective contradictoire. " (Vasarely)
Figure majeure de l'abstraction géométrique de l'après-guerre, Victor Vasarely découvre le village de Gordes (Vaucluse) en 1948. La géométrie angulaire du site et les puissants contrastes d'ombre et de lumière lui inspirent la série Gordes-Cristal. Dans cette composition au chaud coloris d'ocre jaune qui évoque une fenêtre ouverte, Vasarely provoque des jeux d'optique déstabilisants, où " pleins et vides se confondent, formes et fonds alternent ".
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 130 x 81 cm |
Adquisición | Don de Mme Georges Pompidou, 1977 |
Inventario | AM 1977-212 |
En cartel:
Información detallada
Artista |
Victor Vasarely
(1906, Autriche-Hongrie - 1997, France) |
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Título principal | Hô II |
Fecha de creación | 1948 - 1952 |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 130 x 81 cm |
Inscripciones | S.B.M. : vasarely |
Adquisición | Don de Mme Georges Pompidou, 1977 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 1977-212 |
Análisis
Dès 1945, l’art abstrait géométrique connaît à Paris un essor considérable. La galerie Denise René, qui s’y consacre entièrement, ouvre ses portes en 1944 avec une première exposition de Victor Vasarely, artiste hongrois inconnu, arrivé à Paris en 1930, refusé partout et qui devient alors le chef de file de la jeune avant-garde abstraite : Dewasne, Hartung, Schneider, Deyrolle…
Hô II (1948-1952), œuvre de la période « Gordes » (ou « Cristal ») de 1948-1860, marque le passage à une composition rigoureusement abstraite, qui puise aux sources de l’abstraction géométrique. Le dialogue fond/forme, les oppositions rythmiques des couleurs, la division de la surface en deux panneaux monochromes aux découpes nettes, le décalage entre les plans, qui active l’illusion de profondeur et de relief, rapprochent cette œuvre des compositions dynamiques constructivistes et suprématistes, que Vasarely découvre lors de ses études, en 1929, au Mühély [atelier], l’école d’art fondée à Budapest par Sándor Bortnyik sur le modèle du Bauhaus.
« Le carré noir de Malevitch est une fenêtre ouverte par où Vasarely saute dans le vide », écrit Michel Seuphor ( Vasarely , préf au cat. exp., galerie Denise René, novembre-décembre 1955, n.p.). Fenêtre ou mur ? Comme dans les œuvres que produisent au même moment les Américains Barnett Newman ou Ellsworth Kelly, la verticalité de Hô II , accentuée par un cadrage étroit, traduit l’intérêt du peintre pour le caractère architectonique du tableau et sa relation avec l’espace environnant. En 1953, il déclare : « L’avenir se dessine avec la nouvelle cité géométrique polychrome et solaire. L’art plastique y sera cinétique, multidimensionnel et communautaire. Abstrait à coup sûr et rapproché des sciences » (Vasarely, Notes brutes , Paris, Éd. Denoël, 1972, p. 19).
Dorothée Deyriès-Henry
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007