Arny (Ombre)
1967 - 1968
Arny
(Ombre)
1967 - 1968
Dans cette œuvre, le bleu, le vert, le rouge et le violet se fondent d'une manière que nulle palette traditionnelle obtiendrait.
Dès le début des années 1960, Vasarely ambitionne de créer un langage visuel à portée universelle, rejoignant ainsi l'un des rêves fondateurs de l'art abstrait. Cet espéranto se fonde sur I'« Unité plastique» : un« carré-fond» d'une couleur donnée accueille une forme géométrique d'une autre valeur chromatique. Dans Arny, signifiant ombre en hongrois, la combinaison obtenue, donne l'impression d'une grille plus ou moins proche du spectateur. L'œuvre est fondée sur le croisement de dégradés chromatiques inversés.
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Collage sur contreplaqué |
Medidas | 252 x 252 cm |
Adquisición | Don de l'artiste, 1977 |
Inventario | AM 1977-232 |
En cartel:
Información detallada
Artista |
Victor Vasarely
(1906, Autriche-Hongrie - 1997, France) |
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Título principal | Arny (Ombre) |
Fecha de creación | 1967 - 1968 |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Collage sur contreplaqué |
Medidas | 252 x 252 cm |
Inscripciones | S.B.M. : Vasarely |
Adquisición | Don de l'artiste, 1977 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 1977-232 |
Análisis
La couleur éclate dans l’œuvre de Vasarely dès 1966. Arny est à l’image de ce « véritable kaléidoscope de formes et de couleurs joyeuses, franches, saines », souligne Michel Ragon ; « le “folklore planétaire” est né » (M. Ragon, préf. au cat. exp. Vasarely, polychromies multidimensionnelles , galerie Denise René, 1970).
Le principe de la composition – des collages à partir d’éléments préexistants, découpés dans du papier fin de couleur imprimé en sérigraphie – illustre parfaitement le procédé du « prototype-départ », une composition initiale de petit format qui peut être répétée dans différents supports (toile, sérigraphie, revêtement mural, tapisserie…), que Vasarely a inventé et breveté, refusant la notion d’œuvre unique à laquelle il préfère celle d’original multiple. Par ce procédé, par la répétition même des formes et l’introduction de la couleur, Vasarely multiplie les phénomènes rétiniens et invente une esthétique du pixel et de la digitalisation aux effets infinis, qui s’apparente pleinement à l’idée benjaminienne de l’œuvre d’art « à l’heure de sa reproductibilité technique ».
Ce type de composition, qui repose sur l’union du cercle et du carré, doit beaucoup aux origines de l’art optico-cinétique (Josef Albers). L’utopie d’un art universel dont l’individu est le centre, que l’œuvre de Victor Vasarely obstinément illustre, s’enracine cependant dans les recherches du plasticien sur les réactions physiologiques de l’observateur, qui sont « le fondement scientifique de sa conception dynamique de l’art » (Klaus Albert Schröder, Utopie de la géométrie, Victor Vasarely, 50 ans de création , Lausanne, Musée Olympique, 1996, p. 18).
Dorothée Deyriès-Henry
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007