Cariatide assise
1929 / 1936
Cariatide assise
1929 / 1936
Le visage exposé à la lumière, cette cariatide assise a perdu la verticalité et la solennité de ses sources antiques.
Après avoir conçu de nombreuses natures mortes cubistes faites d'assemblages de matériaux divers, Henri Laurens réoriente sa pratique vers la taille de la pierre pour traiter le thème du nu féminin. Ses figures se réfèrent à l'Antiquité tout en reprenant la géométrie cubiste. Par sa forme ramassée, cette cariatide reste fidèle au bloc dont elle est issue mais renonce à sa fonction traditionnelle de support.
Ámbito | Sculpture |
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Técnica | Pierre |
Medidas | 92 x 44 x 53 cm |
Adquisición | Achat de l'Etat, 1936 |
Inventario | AM 654 S |
Pas de reproduction
Información detallada
Artista |
Henri Laurens
(1885, France - 1954, France) |
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Título principal | Cariatide assise |
Fecha de creación | 1929 / 1936 |
Ámbito | Sculpture |
Técnica | Pierre |
Medidas | 92 x 44 x 53 cm |
Adquisición | Achat de l'Etat, 1936 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 654 S |
Análisis
Un voyage en Italie du Nord et en Toscane en 1929 et l’expérience de travaux décoratifs liés à l’architecture accompagnent l’évolution de Laurens, qui se consacre alors à la sculpture en ronde-bosse sous une forme monumentale. La commande en 1927 d’une grande Femme à la draperie en marbre pour la villa Noailles à Hyères et celle, en 1929, d’une autre version pour la fontaine d’une autre résidence du vicomte de Noailles à Saint-Cloud, témoignent d’une nouvelle orientation, annonçant à la fois l’abandon relatif du cubisme et le triomphe du thème féminin sur celui de la nature morte. La Cariatide assise (cat. exp. Paris, 2005-2006, op. cit. , p. 93) est une œuvre charnière, où la rigueur classique procède d’une synthèse, qui doit autant à l’héritage cubiste dépouillé de sa syntaxe qu’à la sculpture romane ou archaïque. Le corps massif et tendu, à la surface cristalline qui scintille sous la lumière, s’inscrit parfaitement dans le bloc de pierre issu de la carrière. Le torse, affermi par la rectitude du dos et prolongé par l’arc fermé des bras repliés, épouse le volume strict d’un cube. Dans un contrepoint angulaire subtil, les jambes, l’une appuyée à l’horizontale, l’autre pliée à la hauteur de l’épaule, assurent la tension du tronc dont elles portent la charge. Une géométrie discrète, tracée au ciseau, règle les passages d’un plan à l’autre et confère à l’ensemble un rythme uniformé. Bien que liée à l’extérieur par sa structure spatiale, la Cariatide assise conserve une stature close, où les énergies s’accroissent de la fermeture du volume. Cette œuvre, la première acquise par l’État par commande, dont la simplicité apparente repose sur une savante maîtrise, existe en plusieurs versions : une réplique en bronze de plus grande taille, ainsi que des figurines en terre cuite. Comme s’il voulait en répéter l’harmonie particulière, Laurens reprendra dans une série de grandes gouaches rouges la silhouette compacte et épurée de la Cariatide , dont les formes inscrites à la pointe et strictement détourées sur un fond blanc seront développées dans les gravures sur bois illustrant les Idylles de Théocrite, éditées par Tériade en 1945.
Marielle Tabart
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007