Spirale
1955
Spirale
1955
Ámbito | Oeuvre en 3 dimensions |
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Técnica | Peinture sur bois et sur Plexiglas, métal |
Medidas | 30 x 30 x 28 cm |
Adquisición | Dation, 2011 |
Inventario | AM 2012-101 |
Información detallada
Artista |
Jesús Rafael Soto
(1923, Venezuela - 2005, France) |
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Título principal | Spirale |
Fecha de creación | 1955 |
Ámbito | Oeuvre en 3 dimensions |
Técnica | Peinture sur bois et sur Plexiglas, métal |
Medidas | 30 x 30 x 28 cm |
Adquisición | Dation, 2011 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventario | AM 2012-101 |
Análisis
« Comme moteur, je n’ai jamais utilisé que l’œil. À aucun moment je n’ai cherché à utiliser le moteur électrique ou mécanique. J’ai voulu mettre en œuvre le spectateur en tant que mécanique1 ».
La Spirale, œuvre emblématique de Soto, représente à ses yeux son passage définitif de l’art optique à l’art cinétique : « C’est à partir de là, dit-il, que j’ai trouvé mon langage2. » En 1955, le jeune artiste est invité par la galerie Denise René à participer à une exposition qui fera date dans l’histoire de l’art : « Le Mouvement ». Réunissant notamment Vasarely, deux des fondateurs de l’art cinétique (Calder et Duchamp) et des artistes de la jeune génération (Agam, Bury, Soto, Tinguely), elle sera le point de départ d’un renouveau de l’art cinétique. Soto y découvre une œuvre de Marcel Duchamp qui va profondément le marquer : la Rotative demi-sphère, 1925. Peints en noir sur une demi-sphère blanche, des cercles concentriques asymétriques, mis en mouvement par un moteur électrique, produisent l’effet visuel d’une spirale. La demi-sphère devient alors tantôt concave, tantôt convexe, la spirale semblant s’approcher ou s’éloigner du spectateur, sans que l’on puisse prévoir le moment de l’inversion.
C’est après avoir vu fonctionner cette œuvre que Soto décide d’essayer de « faire bouger » une spirale, mais sans l’aide d’un moteur. S’inspirant des travaux cinétiques de Naum Gabo et de Moholy-Nagy, ainsi que des Rotoreliefs de Duchamp, il cherche à créer cet effet par un procédé optique, en utilisant l’énergie du spectateur comme moteur ; pour lui, « il ne s’agit pas de “faire bouger l’œuvre”, c’est l’œuvre qui est le principe vivant du mouvement3 ».
Il dessine donc, en noir sur une planche en bois carrée peinte en blanc, une spirale légèrement décentrée vers le haut, au-dessus de laquelle il superpose, séparée par une vingtaine de centimètres, une autre spirale, peinte en blanc sur les deux tiers supérieurs d’une plaque de Plexiglas. Les deux spirales sont ajustées de façon à ce que les noyaux lumineux situés en leurs centres coïncident. Lorsque le spectateur se déplace légèrement, les noyaux se décalent, les volutes bougent, laissant apparaître une ligne circulant d’un point à un autre. Soto a remporté son défi : la spirale tourne sans moteur.
Soumise à la fluctuation des champs lumineux et à l’angle de vision du spectateur, cette œuvre, que Jean Clay qualifiera de « capitale », intègre la notion de temps et devient dynamique, perpétuellement en train de se faire et de se défaire, détruisant ainsi de façon méthodique toute forme stable : « Soto résout d’un coup trois problèmes fondamentaux : l’intégration du temps réel dans son langage, puisque la “Spirale” n’est lisible que dans la durée ; l’intervention du spectateur, dont le rôle devient décisif dans le processus de décomposition de la forme ; l’accentuation du caractère aléatoire de l’œuvre, puisque désormais la part prédéterminée du message artistique est totalement conditionnée par la présence et la situation de celui qui la regarde4. »
La Spirale du Musée national d’art moderne est la plus petite (30 x 30 cm) des quatre réalisées en 1955. Les trois autres (une conservée au Museo d’arte moderno Soto et deux dans la collection Villanueva) mesurent 50 x 50 cm. Parmi celles-ci, la Espiral con rojo se distingue par sa couleur et sa composition. Sur une planche carrée peinte en rose figure une spirale noire avec un noyau rouge. Sur le Plexiglas superposé, Soto a dessiné non pas une seconde spirale, mais, sur la totalité de la surface, des lignes formant un mouvement ondulatoire qui accentue la vitesse de rotation de l’œuvre.
Présentée l’année suivant sa réalisation, à la galerie Denise René, dans l’exposition « Abner-Agam-Soto », en 1956, puis au Palais des beaux-arts de Bruxelles, en 1957, l’une des trois Spirales de 50 x 50 cm fera l’objet en 1959 d’une reproduction en multiple lors de la création des Éditions MAT (Multiplication d’art transformable) par Daniel Spoerri, puis à nouveau en 1967 lors de l’édition par la galerie Denise René de la boîte Sotomagie (laquelle regroupe des multiples de onze œuvres de Soto).
Nathalie Ernoult
Notes :
1. Entretien avec Carlos Diaz Sosa, « La gran pintura es cosa de progresso historica », El National [Caracas], 1er août 1966, repris et traduit par Arnauld Pierre, dans Jesús Rafael Soto, cat. expo, Galerie nationale du Jeu de paume/Réunion des musées nationaux, 1997, p. 196.
2. Jean Clay, « Jesús Rafael Soto » Visages de l’art moderne, Lausanne, Éditions Rencontre, 1969, p. 301.
3. Jesús Rafael Soto, cité dans André Parinaud, Conversations avec des hommes remarquables sur l’art et les idées d’un siècle, Paris, Michel de Maule, 2006, p. 152.
4. Jean Clay, « Soto : itinéraire 1960-1968 », Soto, cat. expo, Paris, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 1969, n.p.
Source :
Extrait du catalogue Soto, Collection du Centre Pompidou - Musée national d'art moderne, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 2013
Bibliografía
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L''oeil moteur : Art optique et cinétique, 1950-1975 : Strasbourg, Musée d''art moderne et contemporain, 13 mai - 25 septembre 2005. - Strasbourg : Musées de Strasbourg, 2005 (cat. n° 21, repr. coul. p. 55) . N° isbn 2-901833-92-6
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L'' oeil moteur : art optique et cinétique, 1950-1975 : [Musée d''art moderne et contemporain de Strasbourg, du 13 mai au 25 septembre 2005] / [introd. d''Emmanuel Guigon et Arnauld Pierre, commissaires. ; textes d''Arnauld Pierre, Anna Dezeuze, Pascal Rousseau, Marcella Lista et Matthieu Poirier, assisté d''Alexandre Quoi. ; postf. de Michel Gauthier] .- Strasbourg : Musées de Strasbourg, 2005 (cat. n° 21, repr. coul. p. 55) . N° isbn 2-901833-92-6
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Jesus Rafael Soto dans les collections du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne : Paris, Centre Pompidou, Galerie du Musée, 27 février-20 mai 2013.- Paris: Centre Pompidou, 2013 (cat. n° 4, cit. p. 19, 20, p.48-49, 121, repr. coul. p. 49) . N° isbn 978-2894426-594-4
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Vasarely. Le partage des formes : Paris, Centre Pompidou, 6 février-6 mai 2019. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2019 (cit. p. 223) . N° isbn 978-2-84426-839-6
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