Festival / Noche
Un Nouveau festival / « Le juste nécessaire » de Richard Hollis
07 mar 2013
El evento ha terminado
Richard Hollis, né à Londres en 1934, s'est imposé comme une figure majeure du graphisme anglo-saxon. Il collabore avec de très nombreux artistes (Steve MacQueen, Bridget Riley), des critiques d'art (John Berger) et des institutions (la Whitechapel Art Gallery), mais aussi avec la presse engagée (Pluto Press, New Society, New Middle East). Quelque 200 pièces tirées de ses archives personnelles, comprenant notes, documents de travail et objets imprimés, permettent d'exposer et de découvrir une méthode originale fidèle à un objectif : un minimum de moyens pour une efficacité maximale.
Une proposition d’Emily King en collaboration avec Romain Lacroix
Exposition, conférence
Le Nouveau festival accorde cette année une place privilégiée à la typographie et au livre, en présentant entre autres évènements, le travail de Richard Hollis, figure majeure du graphisme anglo-saxon.
Né à Londres en 1934, Richard Hollis est non seulement graphiste mais également éditeur, enseignant, auteur et historien du graphisme. Jusqu’en 1956, il suit une formation artistique à la Chelsea School of Art, la Wimbledon School of Art et la Central School of Art and Craft de Londres. Il choisit de poursuivre sa vie professionnelle à Paris où il passera une année à la direction artistique des Galeries Lafayette. Il retourne en Angleterre en 1964 à la demande de son ami Norman Potter afin de développer avec lui une nouvelle approche de l’enseignement du design à l’école d’art de Bristol. En 1966, il installe définitivement son studio à Londres.
Malgré les nombreuses commandes, Richard Hollis choisira de n’avoir jamais plus d’un assistant et de privilégier une étroite collaboration avec le client, des collaborations qui peuvent durer 40 ans. Ce fut notamment le cas avec la revue Modern Poetry in Translationdont il sera le directeur artistique de 1964 à 2004. L’importance qu’il accorde aux relations humaines dans le travail d’un graphiste, qu’elles concernent l’imprimeur ou le client, est la marque d’un esprit perfectionniste et soucieux de s’adapter.
Sa rencontre avec le critique d’art John Berger donnera lieu en 1972 au livre Ways of Seeingconçu d’après une série télévisée pour la BBC. Ce projet lui inspire une mise en page innovante, une manière nouvelle de faire dialoguer le texte et l’image en s’appropriant des formats de la télévision. Cet ouvrage est devenu une référence pour les étudiants de graphisme, par son souci de clarté, son texte intégralement en gras et sa police à la fois présente et élégante.
Richard Hollis a toujours gardé un lien fort avec le monde de l’art, via notamment son travail pour la Whitechapel Art Gallery de Londres dont il conçoit la communication et les catalogues de 1970 à 1989. Ses collaborations avec des artistes comme Bridget Riley et Steve Mc Queen furent également l’occasion de publications remarquables.
Personnage discret, Richard Hollis est peu médiatisé. Il revendique le fait de ne pas avoir de style, de ne vouloir chercher qu’à répondre le plus justement à la commande avec un minium de moyen et une maitrise technique parfaite pour une efficacité maximale. Si son travail graphique n’a sans doute pas encore été reconnu à sa juste valeur, Richard Hollis est l’auteur d’une histoire du graphisme, Graphic Design (Thames & Hudson, 1997), qui est devenue un best-seller, qui sera suivie par Swiss Graphic Design (Thames & Hudson, 1994).
Cette manifestation conçue par l'historienne du graphisme Emily King, permet de découvrir plus de deux cents documents provenant des archives personnelles de Richard Hollis. Elle est le reflet de toute sa vie professionnelle, y compris de ses voyages dans les années 1950 et 60, à Cuba, Zurich et Paris. On y retrouve également son rôle dans la création d'une nouvelle école d'art à Bristol en 1964, son engagement politique dans les années 1960 et 1970 et sa carrière dans le graphisme culturel. Allant de collages personnels réalisés dans le milieu des années 50 à sa dernière collaboration avec Steve McQueen en 2007, l'exposition démontre la capacité singulière de Hollis à façonner la pensée par l'arrangement de mots et d'images.
Emily King vit à Londres. Elle est écrivain et historienne du graphisme. A la suite d’une maîtrise sur les génériques de films et un doctorat sur la conception de caractères typographiques entre la fin des années 80 et le début des années 90, elle a publié de nombreux ouvrages sur le design graphique dont la récente monographie des M/M (Paris) et réalise des expositions dans des galeries et des musées comme au British Council de Londres où à Experimentadesign de Lisbonne.