Cine / video
Hors pistes 2014
Biopic Factory
10 - 26 ene 2014
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UN AUTRE MOUVEMENT DES IMAGES SUR LE THÈME DU BIOPIC.
Pour sa 9e édition, « Hors Pistes » se place sous le signe du biopic (biography picture), comprenez : le récit d’une vie en images. Ce thème donne le ton des projections en salles et des interventions dans le Forum-1. Dans les salles, chaque séance est dédiée à un artiste : de projections en performances, il donne à voir son travail autrement, dévoilant ses sources d’inspiration, son univers, bref son biopic. Au Forum -1, « Hors Pistes » a proposé à deux artistes, Meggie Schneider et Simon Fravega de collaborer pour la première fois. Dans cet espace underground du Centre Pompidou, ils installent une « fabrique à biopic », entre exposition et plateau de tournage, qui produira, à coups de nouvelles images, de la biographie « à la chaine ». Avec la volonté d’explorer les nouvelles formes de l’image travaillées par toute la création contemporaine, et avec encore plus d’ambition, « Hors Pistes » tisse un rapport intime à la création en train de s’inventer.
Entre autofiction et réalité, Chloé Delaume nous livre sa version du fait.
« Élisabeth Ambrose est née latitude 48N50, longitude 2E20 ; elle est Balance ascendant Lion, signe solaire prémédité. On pourrait ici insérer la capture argentique de ses taches de rousseur. Attester de la pâleur de ses lèvres est possible, la couleur de ses yeux s’avère, elle, trop changeante pour être photoshopée.
Le 14 juillet 2013, Élisabeth Ambrose a vingt-cinq ans et demi, un M2 de climatologie, une thèse sur les catastrophes naturelles, un emploi de serveuse, des rêves prémonitoires, un perroquet gris du Gabon et deux mois de loyer de retard. Il est 13h et c’est dimanche, elle reçoit des amis, ils prennent l’apéritif devant François Hollande qui s’adresse aux Français dans la télévision. Le travelling est avant et la fenêtre ouverte. ‹ La politique, ce n’est pas de la magie › : Élisabeth Ambrose entend le président. Énième production détimbrée de la machine à fabriquer des histoires, diffusion du storytelling, le chant d’une fiction parmi d’autres. Prévoir fondu au noir et chutes sur pellicule ; modifier le réel par des vies minuscules, seul un écran pourrait abolir le hasard. ‹ La politique, ce n’est pas de la magie ›. Le réel reste hors contrôle. Voter, s’indigner, défiler ; militer, sont tous inefficaces, se résoudre s’impose. Accepter, être lucide : aucune alternative aux fictions dominantes. Ici un court montage, agences de notations, pertes du triple A, la voix off soulignerait les faits et événements du monde de la finance par Il était une fois.
Elisabeth Ambrose est née à cause de Baudrillard : ‹ Nous ne voulons plus d’un destin. Nous voulons une histoire ›. Elle est liée à l’élément Air pour que des rituels soient possibles ; l’encens sur un autel, au centre du pentacle les quatre éléments. Maîtrise le pouvoir du vent, le langage des girouettes, les réseaux et les nids virtuels des ovipares. Croit en Christian Salmon : ‹ Le monde de demain sera le résultat d’une lutte entre les narrations imposées et les contre-narrations libératrices ›. N’a foi qu’en ce pourquoi elle a été conçue. Elle infiltre le réel, à travers une histoire. Une histoire de sorcières, fiction alternative, narration collective où la magie devient un geste politique. Enrayer la machine, un protocole précis. Élisabeth Ambrose, héroïne d’un appel, figure d’une tentative de contre-narration. Univers persistant, c’est un personnage jouable. Sa date de péremption le 1er novembre 2015.
Hiver 2014, rejoint Chloé Delaume, fonde le Parti du Cercle. Tient à jour VDS, Vie de sorcière : vos histoires de la vie quotidienne. Y collecte les sorts que ses soeurs ont ratés, et moult anecdotes liées au choc en retour. Élisabeth Ambrose, la filmer est possible. Pour cela il faut trois oeufs de phénix, une très bonne connexion et du sang de banquier.»
Chloé Delaume
Quando
todos los días excepto martes
4 € et 3 € la seconde séance de la journée
Gratuit pour les détenteurs du laisser-passer