Festival / Soirée

Hors Pistes, 17e édition | Les âges de l'image

Exposition | Projections | Parole | Spectacles vivants

20 janv. - 6 févr. 2022

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Grégory Chatonsky : « Disnovation 1 » © Centre Pompidou / design graphique : Ch. Beneyton, 2022

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Mettant à mal le lien entre les générations, la pandémie de Covid-19 a révélé comment se faisaient face deux populations invisibles : invisibilité du grand âge, dont la réclusion a choqué mais que nos sociétés n’aiment guère d’habitude regarder ; et invisibilité du jeune âge, dont les études, l’emploi, la vie se sont trouvés suspendus, détresse que tous les discours exaltant la jeunesse n’ont pas suffi à éloigner. Vieillesse absente à l’image, et jeunesse à la fois surexposée et contrainte au silence : comment lutter contre ce double effacement ?

Grégory Chatonsky : « Disnovation 1 » © Centre Pompidou / design graphique : Ch. Beneyton, 2022

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Le festival Hors Pistes part cette année d’une idée : si on les dit parfois intemporelles, les images, elles, ont bel et bien un âge : elles naissent et vieillissent, se font support du temps qui passe, constituent des archives indispensables. À leur apparition, elles luttent pour s’imposer à nos yeux usés, comme la jeunesse doit insister pour se faire reconnaître contre l’image qu’on se fait d’elle. À mesure qu’elles durent, elles connaissent comme les êtres une sorte d’obsolescence programmée, et l’effort pour les conserver participe avec l’allongement de la vie d’une même quête interrompue d’éternité. Quel destin pour les corps vieillissant à l’image ? Y a-t-il des gestes cinématographiques tardifs comme des fulgurances de l’âge ? L’image permet-elle une vie éternelle, les avatars une seconde vie et les algorithmes une résurrection ?

Au cœur du Forum -1, l’exposition « Dernière séquence » interroge le grand âge des images au gré d’un ensemble d’œuvres empruntant à tous les registres de l’image en mouvement : le regard des artistes y questionne les enjeux d’obsolescence, d’archive, d’empreinte, de fantôme, de résurrection, du temps qui passe et des générations qui se multiplient.

Autour de cette exposition centrale, la 17^e édition du festival multiplie les échos et les voix pour interroger l’âge de nos images : du documentaire à la fiction, de la projection à l’installation, on explore les luttes bien réelles qui se déploient aujourd’hui contre les discriminations, les caricatures ou les silences imposés à raison de l’âge. De la parole à l’écran et à la scène, on cherchera à frayer quinze jours durant les voies d’un partage renouvelé des expériences et des regards entre les générations.