Les Quais de la Tamise
[1906 - 1907]
Les Quais de la Tamise
[1906 - 1907]
Devant quatre badauds accoudés, un passant presse un enfant d'avancer, alors que celui-ci regarde une calèche poussée par trois hommes.
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 81 x 100 cm |
Adquisición | Don de Mme Marcelle Bourdon, 1990 |
Inventario | AM 1990-202 |
En cartel:
Información detallada
Artista |
André Derain
(1880, France - 1954, France) |
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Título principal | Les Quais de la Tamise |
Título antiguo | Londres, les quais de la Tamise ; les bords de la Tamise ; Le pont de Chatou |
Título atribuido | Londres, les quais de la Tamise ; Les bords de la Tamise ; Le pont de Chatou |
Fecha de creación | [1906 - 1907] |
Lugar de realización | Paris |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 81 x 100 cm |
Inscripciones | S.B.G. : a derain |
Notas | Appartient à la série des vues de Londres peintes sur commande pour Ambroise Vollard |
Adquisición | Don de Mme Marcelle Bourdon, 1990 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 1990-202 |
Análisis
En dix mois, entre mars 1906 et février 1907, Derain effectue trois brefs séjours (d’environ deux semaines chacun) à Londres. Ambroise Vollard lui a en effet commandé une série de toiles sur le thème déjà traité par Monet quelques années plus tôt : sa série fameuse des vues de Londres a été exposée, avec grand succès, chez Durand-Ruel, du 9 mai au 4 juin 1904. Les Quais de la Tamise appartient au groupe d’œuvres – trente toiles au lieu des cinquante escomptées par Vollard – peintes par Derain à la suite de ces séjours, plutôt que sur les lieux mêmes, comme le démontrent de récentes recherches. La découverte de deux carnets de croquis « londoniens » montre que Derain a pris en fait des notes préparatoires assez poussées, cadrant des points de vue précis, et prévoyant dans certains cas les effets de couleur à poser ici ou là, esquisses auxquelles il est ensuite resté étonnamment fidèle pour la plupart.
Les Quais de la Tamise (cat. rais., I, n° 95) peut ainsi être rattaché à un croquis appartenant au carnet I, pris sans doute depuis la zone portuaire du côté nord du fleuve, en regardant les trois arches du Southwark Bridge. La composition s’organise autour d’une fourche enserrant la rivière entre le quai au premier plan (où se succèdent les carrioles et les grues destinées au déchargement des péniches) et les arches du pont, redoublées par la ligne de chemin de fer circulant sur Cannon Bridge. Croquis d’un paysage urbain en pleine activité, où se conjuguent, comme dans les livres pour enfant, le mouvement de l’eau, celui des charrois attelés, et le train sifflant dans un panache de fumée. Derain a respecté cette distribution esquissée de l’espace jusque dans le détail : panneaux, grue, fumée, chevaux. Il a seulement ajouté deux piétons, à gauche, qui renforcent l’impression d’activité intense et le dynamisme, entraînant, dans un effet presque cinématographique, l’œil du spectateur vers le point où la ligne du quai rencontre la ligne du pont.
Mais l’élément le plus important, celui par lequel s’opère la transposition de la vision en tableau, et qui caractérise l’ensemble de cette série si étrangement séduisante, est le traitement fantasmagorique de la couleur. À l’exemple peut-être de Turner – dont il est allé voir les œuvres à la National Gallery, sur les conseils de Matisse – et fort du travail accompli à Collioure pendant l’été 1905, Derain semble avoir ici recherché, et atteint, un « absolu » de la couleur, dans une liberté totale à l’égard de la réalité (ciel rose, fumée vert nil, chevaux orange) comme des moyens techniques : taches denses, aplats liquides, touches petites ou non, sténographie rapide et cernes bleus pour indiquer les personnages ou les chevaux, tout lui est bon.
Isabelle Monod-Fontaine
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007