La scie malade
[1961]
La scie malade
[1961]
L'intention satirique qui pousse l'artiste à « panser » est également une invitation à « penser » le monde de l'après-guerre.
Artiste suédois installé en France à partir de 1959, Erik Dietman bâtit son œuvre sur un esprit de subversion proche de Fluxus. La Scie malade fait partie d'un ensemble d'« objets pansés »,au moyen de gaze ou de sparadrap, qui croisent les références iconoclastes de dada et l'onirisme surréaliste. Au monde régénéré que constitue la nouvelle société de consommation, Dietman oppose la réalité d'une société malade et d'une utopie moderne mise au rebut.
Ámbito | Objet |
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Técnica | Scie, bande Velpeau |
Medidas | 5 x 51 x 12,5 cm |
Adquisición | Achat, 1993 |
Inventario | AM 1993-173 |
Información detallada
Artista |
Erik Dietman
(1937, Suède - 2002, France) |
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Título principal | La scie malade |
Fecha de creación | [1961] |
Ámbito | Objet |
Descripción | Scie à métaux à crémaillère portant sur la lame un pansement noué |
Técnica | Scie, bande Velpeau |
Medidas | 5 x 51 x 12,5 cm |
Adquisición | Achat, 1993 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventario | AM 1993-173 |
Análisis
Artiste suédois qui a vécu en France à partir de 1959, Erik Dietman a bâti son œuvre sur une force de réactivité et un esprit de subversion qui ne se sont jamais démentis au cours de sa carrière. Proche à ses débuts de certains mouvements artistiques constitués, comme le Nouveau Réalisme ou Fluxus, il est resté néanmoins à distance, assimilant les idées nouvelles tout en les détournant dans un sens souvent sarcastique. La Scie malade fait partie d’un ensemble d’« objets pansés », au moyen de gaze ou de sparadrap, qui croisent les références iconoclastes de Dada et l’onirisme surréaliste. Réflexion sur l’art, l’œuvre de Dietman établit aussi, en filigrane, une critique virulente de la société et des dérives bien-pensantes. Au monde régénéré que constitue, pour l’Europe de l’après-guerre, la nouvelle société de consommation, Dietman oppose la réalité d’une société malade et d’une utopie moderne mise au rebut. Au langage institutionnel policé, il oppose les aspérités de la langue du quotidien, celles aussi de son propre usage d’une langue étrangère qu’il s’est appropriée en la modelant à son image. L’artiste, qui avait une prédilection pour les jeux de langage et le trait d’esprit, parlait, pour désigner ces œuvres, des « objets pensés ». Le détournement des mots comme la translation du sens, la confusion des genres et l’abolition des catégories comptent parmi les principales caractéristiques de son travail, qui a trouvé dans cette procédure de glissement sémantique un mode opérationnel puissamment original.
Catherine Grenier
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliografía
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La Collection du Musée national d''art moderne : acquisitions 1986-1996. - Paris : éd. du Centre Pompidou, 1996 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle et Nadine Pouillon) (cit. p. 125, reprod. p. 124) . N° isbn 2-85850-908-5
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Erik Dietman, sculptor classicus : Stuttgart, Württembergischer Kunstverein, ed. Canz, 1996 (cat. n° 34, reprod. coul. p. 94)
Made in France 1947 1997 : Petit journal accrochage du musée : Paris, Musée national d''art moderne, Centre Georges Pompidou, 1997 (repr. coul.) . N° isbn 2-85850-961-1
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Collection art contemporain : Paris, Musée national d''art moderne, sous la dir. de Sophie Duplaix. - Paris : Centre Pompidou, 2007 (cit. et repr. coul. p. 139) . N° isbn 978-2-84426-324-7
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