Bo Jangles in flames (Bo Jangles en flammes)
1974
Bo Jangles in flames
(Bo Jangles en flammes)
1974
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Peinture acrylique sur papier journal (The New York Times) collé sur papier |
Medidas | 58,2 x 74 cm |
Adquisición | Achat, 1983 |
Inventario | AM 1983-376 |
Información detallada
Artista |
Paul Thek
(1933, États-Unis - 1988, États-Unis) |
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Título principal | Bo Jangles in flames (Bo Jangles en flammes) |
Título atribuido | Bo Jangles en flammes |
Fecha de creación | 1974 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Peinture acrylique sur papier journal (The New York Times) collé sur papier |
Medidas | 58,2 x 74 cm |
Inscripciones | S.D.B.DR. au crayon : BO JANGLES IN FLAMES // THEK '74 |
Adquisición | Achat, 1983 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1983-376 |
Análisis
Connu essentiellement pour sa série de Reliquaires technologiques des années 1960, Paul Thek reprend à ses débuts l’esthétique minimaliste sur un mode critique, en lui intégrant une dimension corporelle très crue. Au cours de la décennie suivante, il abandonne la sculpture au profit d’installations et d’événements, intitulés Processions, et s’inscrit en marge des tendances artistiques dominantes. Les travaux sur papier occupent alors, par leur nombre, une place centrale. Lieux d’expression et de réflexion quotidiennes entre 1973 et 1977, ses carnets de croquis et ses peintures sur journaux révèlent la vie intérieure d’un artiste tourmenté, constamment en voyage entre les États-Unis et l’Europe.
Thek conserve des coupures de presse et se sert comme support des pages du New York Times, matériau pauvre mais disponible, qui détermine un format constant. Son travail reprend alors des figures de la culture populaire, tels l’Oncle Tom ou le joueur de flûte de Hamelin, qui font office de doubles de l’artiste. Dans ce dessin se manifeste le héros d’une chanson populaire de Jerry Jeff Walker, le chanteur nègre Bo Jangles, autre alter ego dont Paul Thek décline les péripéties successives : il survit à un naufrage, se fait flageller par les rayures du drapeau américain, rejoint les croisades ou encore, dans une caricature sarcastique du rôle de l’artiste, apparaît dansant sur une scène ornée d’un dollar. Comme dans une autre version conservée à Zurich (coll. Federation of Migros Cooperatives), la touche rapide de Bo Jangles in flames offre la fulgurance d’un fait divers : le pinceau balaie et efface les informations d’une page imprimée du New York Times. Affublé d’un nœud papillon et d’un costume rayé, le danseur traverse l’espace de la feuille en bondissant, le corps en flammes. La scène tient à la fois du martyr et de la gloire. À l’évocation violente d’un Noir brûlé vif s’allie celle d’un bois vert incombustible (« Too green to burn », écrit Thek dans son journal). Le corps désarticulé, inscrit dans un triangle, semble indifférent à la souffrance. À l’acmé de ces aventures, le spectacle de music-hall se mue en apparition sainte. Profondément catholique, Paul Thek exprime, à travers son double, une conception spirituelle de l’artiste, à la fois victime et sauveur.
Ariane Coulondre
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliografía
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 392) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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