Nu
vers 1983
Nu
vers 1983
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Fusain sur papier |
Medidas | 108 x 75 cm |
Adquisición | Dation, 2003 |
Inventario | AM 2003-308 |
Pas de reproduction
Información detallada
Artista |
Eugène Leroy
(1910, France - 2000, France) |
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Título principal | Nu |
Fecha de creación | vers 1983 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Fusain sur papier |
Medidas | 108 x 75 cm |
Inscripciones | N.B.G. au revers : 03 |
Adquisición | Dation, 2003 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 2003-308 |
Análisis
« Parler de la matière, de son accumulation, de la clarté, de la lumière : c’est de la préciosité ! Donc, je suis comme un Chinois, il faut que je dessine !! » Le propos est paradoxal de la part de ce peintre de la matière qu’est Eugène Leroy, de ce peintre connu pour son matériau épais, visqueux, granuleux, dont il tente de juguler l’inertie et la masse informe pour faire apparaître des nus, des têtes, des corps. Leroy, qui a vécu toute sa vie dans le Nord, à l’écart des courants de son époque, mais dont la réflexion fut profondément nourrie de l’étude des grands maîtres (Rembrandt, notamment), s’est en réalité constamment adonné à l’exercice classique du dessin, devant le modèle. Empilé par strates et par couches dans l’atelier de Wasquehal, près de Lille, ce travail, resté longtemps méconnu, a joué en réalité un rôle considérable dans son œuvre : il constitue pour le peintre un moyen d’« échapper au style », par l’emprise, sur le vif, du motif ; et cette emprise consiste en un geste, un geste qui est de l’ordre du toucher, de la caresse, ou de la lacération violente. « Dessiner, c’est le geste , dit-il. Saisir un geste. Surprendre un geste. Pourtant, le geste, en fin de compte, disparaît presque toujours » . Il disparaît progressivement sous la charge du fusain, ou de l’aquarelle ou de la craie, que Leroy travaille avec excès comme il le fait pour la peinture – jusqu’à ce que, de la surface chaotique, surgisse la forme ou la figure à identifier.
Émergence, tentative de possession par le dessin, recouvrement, enfouissement et menace de disparition par la peinture : cette œuvre du risque toujours recommencé est un combat contre la nuit. Autoportraits, nus : dans le noir informe, friable, du charbon, que souvent menacent ou solidifient d’autres apports de matières – des pastels, des craies –, jaillissent, en réserve, des surfaces lumineuses, presque miroitantes, qui sont celles de la chair. Ces apparitions fugaces, rageuses, comme fouettées par le geste du pinceau ou du crayon qui les contraint à se dévoiler ou tente de leur donner vie, sont, pour Leroy, des éblouissements révélateurs de la présence du sujet qu’il poursuit sans fin.
Agnès de la Beaumelle
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliografía
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