Accord réciproque
1942
Accord réciproque
1942
Accord réciproque dont le titre renvoie à la fois à la musique et à la peinture, est l'aboutissement des recherches de Kandinsky sur les correspondances entre la couleur et le son.
Préparée par plusieurs dessins (Paris, Mnam), cette avant-dernière peinture de Vassily Kandinsky confronte deux grandes formes triangulaires dressées sur des pointes fragiles et arrimées aux bords de la toile. Le vaste espace blanc central où gravite une nuée de formes contribue à les maintenir dans un équilibre instable. Dans cette élégante composition, se combine tout un répertoire graphique parfois ludique, caractéristique de la dernière période, parisienne, de l'artiste.
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Huile et Ripolin sur toile |
Medidas | 114 x 146 cm |
Adquisición | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
Inventario | AM 1976-863 |
Información detallada
Artista |
Vassily Kandinsky
(1866, Empire Russe - 1944, France) |
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Título principal | Accord réciproque |
Fecha de creación | 1942 |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Huile et Ripolin sur toile |
Medidas | 114 x 146 cm |
Inscripciones | MO.D.B.G. : VK 42 |
Adquisición | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 1976-863 |
Análisis
Les deux grandes formes triangulaires reposent sur la fragilité de leur pointe la plus aiguë mais sont arrimées en bas et en haut par de petits triangles élastiques, d’où ce titre, Accord réciproque (cat. rais. n° 1125), qui manie le redoublement et frise le pléonasme. Un 80 figure, c’est l’avant-dernière toile de Kandinsky, dont la dernière toile importante Tensions délicates est peinte au cours de l’été 1942. Il les envoie à l’exposition organisée, en 1942, par Jeanne Bucher. Dans son atelier, on retrouvera deux toiles apprêtées parfaitement vierges. Quand on sait combien il était difficile de trouver ce matériel pendant la guerre, on peut supposer qu’à compter de l’été 1942, Kandinsky n’a plus la force d’entreprendre un vrai tableau. À part le juge Pierre Bruguière et des artistes plus jeunes comme Domela, les visiteurs sont peu nombreux à Neuilly-sur-Seine. Parmi eux, on compte quelques officiers allemands. Dans l’hiver de 1941-1942, Helmut Beck lui achète plusieurs aquarelles « dégénérées » et Kandinsky lui dédicace un dessin de 1934 : « Herm Helmut Beck mit herzlichsten Wünschen für 1942, Neuilly sur Seine ». Une anecdote qui prouve que l’histoire du Paris de la guerre est décidément difficile à écrire.
Accord réciproque , avec ses teintes froides fondées sur le contraste du gris-blanc et du noir profond, sert de toile de fond à la chambre mortuaire où les quelques fidèles du peintre viennent se recueillir devant sa dépouille, en décembre 1944, puis le tableau est exposé à la grande exposition « Art concret », organisée par la galerie René Douin, du 15 juin au 13 juillet 1945.
Christian Derouet
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007