Debate / Encuentro
Choses vues : l'invention du réel
19 ene - 5 oct 2005
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A l'heure où un tout récent rapport américain s'alarmait de ce que le roman ait perdu entre 1982 et 2002 un cinquième de son lectorat, les textes littéraires parmi les plus remarquables sont depuis quelque temps le fait de journalistes : qu'ils donnent la parole aux témoins d'un génocide, d'une catastrophe ou d'un oubli de l'Histoire. Leur travail a pu donner au document la valeur littéraire dont le roman se croyait le seul dépositaire.
C'est ce croisement des genres et des fonctions par lequel littérature et journalisme, fiction et documents semblent échanger leurs places que tentera d'explorer « Choses vues : l'invention du réel ».
C'est un vieux couple que la littérature et le réel, un couple soudé à l'épreuve des crises. « Tous les écrivains pensent être réalistes », notait Robbe-Grillet dans les années 1950, « les révolutions littéraires se sont toujours accomplies au nom du réalisme » et lorsqu'une forme s'use, qu 'elle tourne à la routine ou à l'académisme, c'est par un « retour au réel » ou par un « plus de réel » que la littérature se régénère.
À l'heure où un tout récent rapport américain s'alarmait de ce que le roman ait perdu entre 1982 et 2002 un cinquième de son lectorat, et où l'on pourrait presque parler d'une mélancolie de la forme romanesque, c'est un fait
qu'écrivains-voyageurs, écrivains-reporters, écrivains engagés ou simplement curieux du monde, s'attachent à décrire aujourd'hui des portions de réalité oubliées des regards ou, au contraire, médiatiquement surexposées. Alors que certains romanciers opèrent ce qu'on pourrait appeler une « sortie du roman » pour chercher, dans le récit, l'aveu ou le témoignage, un renouvellement décisif de leur travail, on peut observer parallèlement que les textes littéraires parmi les plus remarquables, sont depuis quelque temps le fait de journalistes : qu'ils donnent la parole aux témoins d'un génocide, d'une catastrophe ou d'un oubli de l'Histoire. Leur travail a pu donner au document la valeur littéraire dont le roman se croyait le seul dépositaire.
C'est ce croisement des genres et des fonctions par lequel littérature et journalisme, fiction et documents semblent échanger leurs places que tentera d'explorer le cycle « Choses vues : l'invention du réel » : confrontant chaque fois qu'il est possible les points de vue de l'écrivain et du journaliste ou du chercheur, dans l'intention d'isoler l'opération propre de la littérature, ce nouveau cycle voyagera avec eux chaque mois de la bande de Gaza au périphérique nord, en passant par Tchernobyl ou la cour d'Assise. État de la situation littéraire au début de ce siècle.
Programmation / intervenant(s) :
DDC / Revues parlées - Marianne Alphant
Quando
todos los días excepto martes