Exposición / Museo
Paris-Delhi-Bombay...
25 may - 19 sep 2011
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Le Centre Pompidou présente Paris - Delhi - Bombay..., une exposition inédite qui invite à découvrir la société indienne contemporaine à travers les regards croisés d'artistes indiens et français, avec pour ambition de générer des échanges et de tisser des liens durables entre les deux cultures, les deux scènes artistiques.
Le Centre Pompidou présente Paris - Delhi - Bombay..., une exposition inédite qui invite à découvrir la société indienne contemporaine à travers les regards croisés d'artistes indiens et français, avec pour ambition de générer des échanges et de tisser des liens durables entre les deux cultures, les deux scènes artistiques.
Entretien avec Alain Seban, Président du Centre Pompidou.
En quoi cette exposition sur l'Inde est-elle différente ?
ALAIN SEBAN - C'est un projet complètement inédit. Il y a eu des expositions consacrées à la scène indienne contemporaine, en France et à l'étranger. Mais pour prendre pleinement la mesure du phénomène de la mondialisation artistique, il fallait imaginer quelque chose de nouveau. C'est pourquoi j'ai lancé en 2007 le projet d'une grande exposition faisant dialoguer la scène indienne contemporaine avec la scène française contemporaine. Avec la mondialisation, on assiste à une multiplication des foyers de création mais aussi à la possibilité d'un véritable dialogue des cultures. Contribuer à le nourrir à travers un projet original associant artistes indiens et français, c'est un objectif exaltant !
Cette exposition s'inscrit-elle dans la série des « Paris- » ?
AS - En imaginant ce projet, je pensais à la série emblématique des « Paris- » : Paris-New York en 1977, Paris-Berlin en 1978 ou encore Paris-Moscou en 1979. Initiées par Pontus Hulten afin de "situer Paris dans le flux des échanges", ces expositions interrogeaient les relations entre Paris, capitale mondiale de l'art jusqu'aux années 1950, et les autres foyers de création du 20e siècle qui étaient tous occidentaux. L'ambition de situer la scène française dans le flux des échanges reste valide au 21e siècle, mais elle doit prendre en compte le phénomène de la mondialisation artistique et l'affirmation des "scènes émergentes", le développement de la création contemporaine en dehors de l'Occident, que le Centre Pompidou avait été le premier à annoncer en 1989 avec l'exposition légendaire Les Magiciens de la Terre. Et, bien entendu, on ne peut le faire que sur un mode prospectif, en contribuant à nourrir un dialogue qui reste à inventer. Et pour cela, rien de tel que de faire appel aux artistes eux-mêmes. C'est avec eux et dans cet esprit que nous avons imaginé Paris - Delhi - Bombay..., une exposition expérimentale, nourrie par de nombreuses commandes, dans un rapport étroit avec les artistes.
Ce projet représente-t-il un nouvel axe pour le Centre Pompidou ?
AS - Cette exposition illustre notre volonté de construire un musée global et, pour cela, la nécessité de travailler en réseau. Et, d'autre part, nous articulons notre engagement au soutien de la scène française avec cette vision globale, carpour penser globalement, il faut agir localement. L'objectif de promotion de la scène française est, à mes yeux, indissociable de l'objectif mondial. Il s'agit aussi d'une exposition de société, qui renoue avec l'un des autres fondamentaux du Centre Pompidou : une manière de "mettre en relation la société et la création". Enfin, c'est le fruit d'un processus de quatre ans de travail et de recherches dont l'exposition est le point d'orgue. Un point d'arrivée et un point de départ à la fois car cette exposition inaugure une relation pérenne entre les artistes impliqués. Et pourquoi pas, à l'avenir, imaginer de renouveler cette expérience.
Entretien avec Sophie Duplaix et Fabrice Bousteau, commissaires de l'exposition.
Une cinquantaine d'artistes, deux tiers des œuvres spécialement conçues et produites pour l'exposition : un défi pour les deux commissaires, Sophie Duplaix et Fabrice Bousteau. Entretien et éclairage sur une exposition singulière qui jette un pont entre deux cultures et ouvre une voie nouvelle.
Cette exposition propose un éclairage de la société contemporaine indienne à travers les regards des artistes contemporains. Quels sont les thèmes qui la traversent ?
SOPHIE DUPLAIX ET FABRICE BOUSTEAU - Les artistes indiens et français sélectionnés rendent compte, à travers leurs œuvres, des profondes mutations de la société indienne et nous livrent leur perception de la politique (fondements de la démocratie, question de la partition, montée de la classe moyenne), de la religion (croyances, spiritualité), de l'identité (nationale, régionale, linguistique, sexuelle, liée aux castes), de l'urbanisme (exode rural, essor des mégalopoles), de l'artisanat (traditions ancestrales et modernité, héritage culturel et technologies actuelles) ou du foyer (famille, mariage, émancipation féminine, cuisine). Ils apportent des éclairages sur l'Inde d'aujourd'hui et donnent leur propre interprétation de sa société, dans un dialogue stimulant et inattendu.
À travers votre expérience dans la préparation de cette manifestation, quelle est la place de l'Inde aujourd'hui dans le monde ?
SD/FB - Outre le foisonnement et l'effervescence de sa scène artistique, l'Inde est la plus grande démocratie du monde, un acteur économique de premier rang et le deuxième pays le plus peuplé de la planète. Elle exerce une grande fascination, suscite un intérêt immense, croissant, et souvent des passions, de la part du public français et européen, tout en demeurant encore mal connue. L'ambition de « Paris-Delhi-Bombay » est de provoquer la rencontre entre les artistes, les deux cultures. Et pourquoi pas, de fertiliser un territoire artistique commun.
Comment avez-vous sélectionné les artistes français ?
SD/FB - Nous ne les avons pas choisis à la lumière d'un travail antérieur déjà réalisé sur l'Inde, mais en fonction de leur capacité à réagir, à travers la conception d'un projet inédit autour de leur perception de l'Inde contemporaine. Les deux tiers des œuvres sont des productions réalisées spécifiquement pour l'exposition du Centre Pompidou. La plupart des artistes français invités ne s'étaient jamais rendus en Inde et, à l'occasion de ce projet, beaucoup y sont allés pour la première fois. D'autres ont aussi choisi délibérément de ne pas faire le voyage, une manière pour eux de ne pas céder à l'exotisme.
Comment avez-vous conduit vos recherches pour ce projet ? Comment en témoignez-vous ?
SD/FB - Des historiens de l'art et des commissaires d'exposition indiens, ainsi que des sociologues, des politologues, des philosophes, des anthropologues des deux pays ont été consultés et ont travaillé ensemble pour participer à l'élaboration de cette exposition en nourrissant le travail et la réflexion des artistes. L'exposition propose ainsi aux visiteurs des repères sur l'histoire et la société contemporaine indiennes et rend compte, dans sa partie introductive, d'un important travail de recherches et d'échanges, sous la forme de photographies d'archives, de documents audiovisuels Une programmation de conférences et de débats en résulte également. Le catalogue de l'exposition en est la trace et le prolongement. Il rend compte de la dimension sociétale de l'exposition à travers une partie de type « magazine », commentée graphiquement par un illustrateur, et comprenant des textes écrits principalement par les chercheurs en sciences sociales avec lesquels nous avons collaboré. Il apporte d'autre part un éclairage essentiel sur la création contemporaine du pays, à l'aune de la modernité et de la mondialisation, grâce à des essais rédigés par des historiens de l'art indiens de renom, qui replacent les œuvres présentées dans leur contexte. Une chronologie détaillée retraçant la place croissante de la représentation indienne dans le paysage artistique international a été réalisée spécifiquement. C'est la première fois qu'un travail scientifique de cette ampleur a été mené sur cette scène. Ce sera un ouvrage de référence.
Quando
11:00 - 21:00, todos los días excepto martes