Cine / video
"Let There Be Light"
de John Huston, 1946
25 abr 2008
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L'hypothèse qui court ici est que la place du spectateur et les modalités de son désir de croire dans le cinéma ont changé après 1945 et la mise en circulation des images tournées au moment de la libération des camps de la mort nazis par les Alliés. Le magnifique Let There Be Light, comme son titre le propose, confronte le cinéma au miracle du retour à la vie. Il s'agit de croire à nouveau. La magie ne serait-elle pas morte ?
Le cinéma et la guerre (la 2ème). Trois films entre 1942 et 1946, dont deux à travers quelques citations : Desert Victory (Roy Boulting, 1942-43), Memory of the Camps (Sidney Bernstein, 1945-85), Let There Be Light (John Huston, 1946).
Let There Be Light de John Huston, 1946, 58 min
L'hypothèse qui court ici est que la place du spectateur et les modalités de son désir de croire dans le cinéma ont changé après 1945 et la mise en circulation des images tournées au moment de la libération des camps de la mort nazis par les Alliés. Quand les Britanniques tournent en 1942 la bataille d'El Alamein pour en faire, en cas de victoire, un film de propagande (Desert Victory), le cinéma est au faîte de sa puissance. On ne craint pas de tourner en studio près de Londres, avec des figurants, les scènes de l'offensive nocturne qui manquent dans les plans documentaires de la vraie bataille. Le faux et le vrai coexistent sans l'excuse du docu-fiction. Le spectateur croit au subterfuge et n'y voit aucun truquage. Trois ans plus tard, quand les Britanniques libèrent le camp de Bergen Belsen (Basse Saxe), tout change. Les images qui arrivent à Londres font peur. Va-t-on croire à une violence dans l'horreur, jamais représentée ? Pour la première fois, se pose la question de croire en l'authenticité d'une série d'images documentaires. On fait donc appel là Alfred Hitchcock qui propose une rhétorique de l'attestation de la nature documentaire de ces images : trop fortes pour êtres vraies ? Croire ne va plus de soi : il faut des renforts, des garanties. C'est un tournant. L'année suivante, John Huston se propose de restaurer quelque chose de la puissance perdue du cinéma en filmant la guérison des soldats traumatisés par les batailles qu'ils ont vécues. Le magnifique Let There Be Light, comme son titre le propose, confronte le cinéma au miracle du retour à la vie. Il s'agit de croire à nouveau. La magie ne serait-elle pas morte ?
Quando
Desde 19:30