Debate / Encuentro
Louise Bourgeois
Colloque
16 abr 2008
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"Les Français savent si bien parler", disait Louise Bourgeois en 1989, à la veille de sa première grande exposition en France. "De ce point de vue, je suis moins française que mes compatriotes. Je me méfie des mots. Ils ne m'intéressent pas, ils ne me satisfont pas. Je souffre de la façon dont les mots s'épuisent. Je me méfie des Lacan et des Bossuet, parce qu'ils se gargarisent avec les mots. Je suis une femme très terre à terre. Les formes sont tout." Louise Bourgeois
"Les Français savent si bien parler", disait Louise Bourgeois en 1989, à la veille de sa première grande exposition en France. "De ce point de vue, je suis moins française que mes compatriotes. Je me méfie des mots. Ils ne m'intéressent pas, ils ne me satisfont pas. Je souffre de la façon dont les mots s'épuisent. Je me méfie des Lacan et des Bossuet, parce qu'ils se gargarisent avec les mots. Je suis une femme très terre à terre. Les formes sont tout."
Louise Bourgeois
Difficile de ne pas proposer un échange d'approches de l'oeuvre et la personnalité de Louise Bourgeois, une des artistes les plus importantes de la seconde moitié du 20e siècle, qui n'a jamais séparé l'art de sa vie, ni la sculpture du corps, et dont l'œuvre ne cesse de déjouer l'analyse.
Sa famille habitait et travaillait à Choisy-le-Roi, dans la banlieue parisienne. Son père se nomme Louis Bourgeois et sa mère Joséphine. Elle a une sœur, Henriette, et un frère, Pierre.
Ses parents étaient restaurateurs de tapisseries anciennes, ce qui n'a pas été, selon elle, déterminant dans sa carrière d'artiste. Cependant dès l'âge de dix ans, elle commença à aider ses parents pour les dessins des tapisseries et à faire les pieds manquants ainsi que d'autres motifs lorsque le dessinateur M. Richard Guino était absent. Ce travail de dessin est son premier contact avec l'art : « Quand mes parents m'ont demandé de remplacer M. Richard Guino, cela a donné de la dignité à mon art. C'est tout ce que je demandais. » Louise avait le sentiment d'être utile. Enfant, elle est turbulente et remarque que sa jeune nounou anglaise est la maîtresse de son père et que sa mère ferme les yeux sur cette relation. Cette découverte va marquer profondément l'enfant. Affirmant que son père ne cessait de l'humilier et de la dévaloriser, elle dira avoir été une "Eugénie Grandet", situation qui confortera plus tard son engagement féministe.
Après avoir obtenu son baccalauréat en 1932 au lycée Fénelon, elle étudie les mathématiques supérieures à la Sorbonne en géométrie, espérant trouver ainsi un ordre et une logique dans sa vie. Bourgeois s'écarta des mathématiques, trop théoriques à son goût : « Pour exprimer des tensions familiales insupportables, il fallait que mon anxiété s'exerce sur des formes que je pouvais changer, détruire et reconstruire. » Elle commence des études d'art à Paris, d'abord à l'École des Beaux-Arts puis dans de nombreuses académies, dont l'Académie Ranson ainsi qu'à l'École du Louvre. Elle a comme professeurs des artistes comme Paul Colin, Cassandre ou bien encore Fernand Léger.
En 1937, elle rencontre l'historien d'art américain Robert Goldwater. Elle l'épouse et s'installe avec lui à New York dès l'année suivante. C'est là qu'elle entre en relation avec le milieu des surréalistes, dont la plupart ont quitté la France pour les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et présente sa première exposition personnelle en 1945.
En 2009, elle est honorée par le National Women's Hall of Fame ainsi que neuf citoyennes américaines, pour avoir marqué l'histoire des États-Unis. Elle meurt le 31 mai 2010, à l'âge de 98 ans.
Ce colloque réunira :
Mieke Bal Eye contact
Marie-Laure Bernadac Tendres compulsions, les écrits de Louise Bourgeois
Jean Frémon Louise Bourgeois Femme Maison
Jonas Storsve L.B. au crayon
Gérard Wajcman L'issue comique de la psychanalyse
Quando
15:00 - 18:30