Debate / Encuentro
Le cinéma seul de Jean Eustache
Questions de cinéma
13 ene 2007
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En 1979, Jean Eustache, alors qu'il a filmé pour la deuxième fois la Fête de la Rosière de Pessac (la première fut réalisée en 1968) confie dans un entretien avec Michel Contat :« En refaisant La Rosière, j'ai fait confiance au cinéma seul ». Et il dit aussi « avoir rêvé ce qu'auraient pu faire les frères Lumière en 1905, en muet sur cet évènement. »
En 1979, Jean Eustache, alors qu'il a filmé pour la deuxième fois la Fête de la Rosière de Pessac (la première fut réalisée en 1968) confie dans un entretien avec Michel Contat :« En refaisant La Rosière, j'ai fait confiance au cinéma seul ». Et il dit aussi « avoir rêvé ce qu'auraient pu faire les frères Lumière en 1905, en muet sur cet évènement. »
Par la mise en oeuvre du diptyque, apparait l'idée de la répétition, et une forme d'hommage rendu à la réalité dont le cinéma aurait l'exclusive charge, l'enregistrement. Cette proposition qui postule une souveraineté du réel, une non-intervention du cinéaste est, à ce moment de l'histoire ; de l'histoire du cinéma, singulièrement à contre courant. Or Jean Eustache vient après la Nouvelle Vague ; les conditions de production ont changé, l'esprit également.
Même si une culture cinéphilique partagée ( Renoir, Dreyer, Mizoguchi, par exemple) peut tenir lieu de filiation. Et de ce décalage nait la difficulté, la solitude aussi.
Pourtant on doit entendre que tout se fait sous le signe impérieux de la nécessité. Car à voir et revoir les films de Jean Eustache, rien n'est séparé, hasardeux ou disjoint ; le documentaire n'est pas moins nécessaire que la fiction et les catégorisations sont forcément ambivalentes. « On a toujours dit que les documentaires que j'ai faits ressemblent à des films de fiction comme les films de fiction ressemblent à des documents ». Avec pour corrélatif dans
La Maman et la putain, cette phrase : « il faut que tout se sache ». Film, par ailleurs, qui a pu en un sens occulter une oeuvre qu'on doit comprendre d'un seul tenant. Il dit encore : « J'essaie, d'une réalité qui existe, et qui existe indépendamment de moi, de faire non pas une fiction mais un film ».
Tout cela conduit à interroger l'exigence de Jean Eustache qui s'exprime en dépit même de ses propres dénégations: « depuis toujours je refuse le titre d'artiste. J'ai longtemps refusé pourtant de considérer le cinéma comme un métier». Peut-on percevoir ici une proximité avec des démarches qu'on a pu reconnaître jusque dans l'art contemporain ?
Quando
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