Cine / video
Images d'Orient - Tourisme vandale
31 oct 2015
El evento ha terminado
Images d’Orient – Tourisme vandale
de Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi
Italie – France, 2001, 62’, 16 mm, coul., mus. et voix (Giovanna Marini, Luis Agudo).
Format d’origine : 16 mm
Format de projection choisi par les cinéastes : fichier numérique
Ouverture de la section « New territories » à la Mostra de Venise, 2001
Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi dissèquent des portraits de famille de la haute bourgeoisie britannique filmés en Inde en 1928 et 1929, au moment des tensions anticoloniales. Ces images intimes et anecdotiques, accompagnées de textes d’Henri Michaux et de Mircea Eliade chantés par Giovanna Marini, révèlent un rapport exotique à l’autre. Celui-ci n’a pas voix au chapitre et c’est à l’arrière-plan, au fond du photogramme qu’il faut en trouver la trace. Parallèlement à ces images de processions à dos d’éléphants et de garden parties, où la richesse s’exhibe et la curiosité s’affiche, des séquences donnent à voir la pauvreté et l exploitation des terres et des âmes, ouvriers et enfants. Les regards traqués, ralentis, montrés plusieurs fois révèlent la douleur et la révolte des colonisés. Ce tourisme colonial, que l’on retrouve dans Pays barbare, n’est déjà plus celui de l’explorateur : il prépare le tourisme de masse, le tourisme vandale. Le travail d’anthropologie sociale de Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi n’a jamais été aussi puissant.
« Pour nous, comme toujours, avec les thèmes des images du passé est sous-entendu le nouveau. Les émigrations, les problèmes ethniques, le racisme, l’« exotisme » »
Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi, « Tourisme vandale », publié dans Notre caméra analytique chez Post-Éditions, septembre 2015.
Visions du désert
Visioni del deserto
de Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi
Italie, 2000, 18’, coul., mus. (Keith Ullrich, Charles Anderson), intertitres italiens stf.
Format d’origine : 16 mm
Format de projection choisi par les cinéastes : fichier numérique
Présenté dans l’exposition « Le Désert » à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2001
Dédié à l’« Afrique, continent sans défense », ce film recompose les images enregistrées dans les années 1920 en Algérie et en Tunisie par une exploratrice française. L’attitude coloniale est analysée par la caméra de Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi : recadrée et ralentie, colorée en ocre et rouge, l’image éclate dans toute son horreur. Comment admettre cette jeune femme qui tire avec amusement les cheveux d’un enfant ? Comment comprendre ce regard enrubanné qui nous dévisage, apeuré ?
Journal africain
Diario Africano
de Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi
Italie-France, 1994, 8’ (version courte), mus. (Keith Ullrich, Charles Anderson), intertitres italiens stf.
Italie-France, 1994, 16’ (version longue), coul., sil., intertitres italiens stf.
Format d’origine : 16 mm
Format de projection choisi par les cinéastes : à venir
Un français en voyage en Algérie à la fin des années 1920 et 1930, enregistre un journal filmé. Ce dernier « contemplateurs de l’Orient », selon le mot de Flaubert dans le carton d’ouverture, ne recule devant aucune indiscrétion : il exhibe un jeune androgyne, cherche à « dévoiler » les femmes et fait d’un jeune homme qui tient un crâne un « Hamlet oriental ». Accompagné de la musique électronique et hypnotique de Keith Ullrich, ses images prennent la forme d’un cauchemar.
Les deux versions du film sont présentées dans la rétrospective : la version courte avec Images d’Orient et Visions du désert et la version longue avec les Fragments électriques 4, 5.
Quando
20:00 - 22:00