Debate / Encuentro
Coloquio beat generation
28 - 30 sep 2016
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La Beat Generation, écrit le poète Allen Ginsberg, fut affaire d'individus et de singularités qui « prennent leurs responsabilités et disent ce qu'ils ressentent vraiment ». Cette injonction sera le fil conducteur de ce colloque.
Les clichés qui entourent laBeat Generationne doivent pas conduire à méconnaître la vigueur du réveil qu’elle annonça. LaBeat Generation marqua un point de non-retour. Annonçant la contestation contre-culturelle des années 1960, les libérations qu’elle revendiqua secouèrent durablement la bien-pensance de cette époque. La Beat Generation, écrit le poète Allen Ginsberg, fut affaire d’individus et de singularités qui « prennent leurs responsabilités et disent ce qu’ils ressentent vraiment ». Cette injonction sera le fil conducteur de ce colloque.
Que nous disent, aujourd’hui encore, ces hommes et ces femmes qui surent prendre leur responsabilité naguère, dénonçant l’intolérance d’une Amérique blanche, malmenant l’ordre établi, inventant de nouvelles manières de vivre ? Au-delà des hommages et des commémorations, ont-ils encore des propositions à nous faire, des refus à nous opposer ? Quelle est au juste leur actualité ? Bousculent-ils notre présent – et comment ? – ou n’appartiennent-ils plus qu’au « panthéon d’une mythologie moderne qui demeure sulfureuse » (G.-G. Lemaire) ?
En ces temps incertains, bien des luttes qu’ils menèrent, dénonçant la servitude consumériste et brisant le « politiquement correct », restent à l’ordre du jour. Les poètes et les artistes de la Beat Generation incarnent une résistance dont nous évaluerons l’actualité : ouverture au monde, défense de la parole poétique contre les langages mercantiles, respect de la nature, invention de vies parallèles. Allen Ginsberg, Jack Kerouac, Gary Snyder, Michael McClure, William Burroughs, Gregory Corso, Diane Di Prima, Lew Welch, ou LeRoi Jones restent des voix majeures dont hérite notre postmodernité inquiète.
« Ce qui doit surprendre, ce n’est pas tant que la jeunesse soit révoltée, mais que les adultes soient résignés », lit-on dans un manifeste situationniste de 1966. Autour de Julien Blaine, de Christian Prigent et de Kenneth White, en compagnie de Luc Sante, d’Isaac Gewirtz et d’universitaires, nous entendrons ces voix d’hier qui secouent notre présent - voix s’exerçant au refus et à la désobéissance civile, aux chemins de traverse et à la libre pensée.
Olivier Penot-Lacassagne
Une programmation du DDC/Service de la Parole.
Ce colloque est organisé à l'occasion de l'exposition Beat Generation du 22 juin au 3 octobre 2016, à la Galerie 1 du Centre Pompidou.
Olivier Penot-Lacassagne est Maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et spécialiste de l’œuvre d’Antonin Artaud, des avant-gardes et des contre-cultures. Il est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels : Back to Baudrillard (CNRS éditions, 2015) ; Vies et morts d’Antonin Artaud (CNRS éditions, 2015) ;Contre-cultures ! (CNRS éditions, 2013) ; Engagements et déchirements, les intellectuels et la guerre d’Algérie (IMEC/Gallimard, 2012), co-écrit avec Catherine Brun ; Le Surréalisme en héritage : les avant-gardes après 1945 (L’Âge d’Homme, 2008) : Antonin Artaud (éds Aden, 2007) ; Le Grand Jeu en mouvement, co-dirigé avec E. Rubio (L’Âge d’Homme, 2007) ; Antonin Artaud et les avant-gardes théâtrales (Minard, 2005).
Il a publié de nombreux articles dans différentes revues (Les Temps modernes, Revue des Sciences Humaines, Europe, Lignes, Œuvres & Critiques, Modernités, Mélusine…) et dans des volumes collectifs. Il a également organisé plusieurs colloques, des manifestations culturelles (autour de Jean Baudrillard, du surréalisme, du Grand Jeu), et a été le commissaire avec Catherine Brun de l’exposition sur les intellectuels et la guerre d’Algérie (IMEC, juin-octobre 2012).