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Focus sur... « Le Magasin de Ben »

Disparu le 5 juin 2024 à 88 ans, Ben est l'un des artistes majeurs de la création contemporaine. Personnalité emblématique du mouvement Fluxus en France, membre de l'École de Nice (avec Yves Klein, Arman ou César), il ouvre en 1958 à Nice un espace d'exposition dénommé « Le Laboratoire 32 », puis « La galerie Ben doute de tout ». En 1977, Le Magasin de Ben est démonté puis installé au tout nouveau Centre Pompidou. Focus sur une œuvre iconique du Musée national d'art moderne.

± 4 min

En 1958, Ben (de son vrai nom Benjamin Vautier) crée à Nice son magasin au 32, rue Tondutti de l’Escarène. Proche des idées de Marcel Duchamp, Ben part du postulat que « tout est art ». Armé d’une patente de brocanteur, il vend et achète disques d’occasion, appareils photo et autres objets.

 

Il présente par la suite dans le petit espace de la mezzanine des artistes tels que Robert Filliou ou La Monte Young. Le magasin, appelé le « Laboratoire 32 », puis la « Galerie Ben doute de tout », devient alors le Centre d’art total, un lieu de publications, de rencontres et de discussions, notamment avec des artistes de l’École de Nice, qui se forme à cette époque. S’y retrouvent par exemple des protagonistes du Nouveau Réalisme, du Non-Art ou de Supports/Surfaces – Ben soulignant l’importance historico-esthétique du lieu. 

 

Proche des idées de Marcel Duchamp, Ben part du postulat que « tout est art ». Armé d’une patente de brocanteur, il vend et achète disques d’occasion, appareils photo et autres objets. 

 

Ben participe aux activités du mouvement Fluxus, qui rassemble depuis le début des années 1960 des artistes dont l’aspiration commune est de renforcer le lien entre l’art et la vie. Partageant les mêmes préoccupations, Ben contribue à faire connaître ces artistes en France. Il intègre lui-même le quotidien à ses propositions artistiques, tout en se souvenant des ready-made de Duchamp. Dans son échoppe, il juxtapose de multiples éléments qui transforment l’espace en une sculpture en perpétuelle évolution : il l’appelle « N’importe quoi ». Les parois, « tableaux » ou objets sont recouverts de mots écrits avec son style rond et naïf. Les phrases célèbrent la vie et interrogent le statut de l'artiste et la condition humaine. Cette accumulation témoigne de l'esthétique du bricolage et du refus du sérieux propre à l'esprit Fluxus.

 

Les parois, « tableaux » ou objets sont recouverts de mots écrits avec son style rond et naïf. Les phrases célèbrent la vie et interrogent le statut de l'artiste et la condition humaine.

 

Le Magasin de Ben, après son démontage en 1972, est acquis par le Musée national d'art moderne, et réaménagé progressivement par l’artiste pour lui donner une vie propre dans ce nouveau contexte. Il est aujourd'hui l'un des joyaux de la collection du Musée, visible au niveau 4, salle 3. ◼