Claes Oldenburg, le sculpteur qui fait pop !
Pince à linge, jumelles, vélo, cornet de glace géants : c’est avec ces œuvres cocasses, inspirées d’objets du quotidien, que Claes Oldenburg s'est fait connaître du grand public. Ses réalisations monumentales ont fait le tour du monde, de Philadelphie à Cologne, en passant par Séoul ou Paris. Au parc de La Villette, sa Bicyclette ensevelie, réalisée en 1990 avec son épouse et complice Coosje van Bruggen, s’offre ainsi au regard interrogateur des visiteurs.
En 1961, il fait sensation avec The Store, une installation pop qui présente avec humour, comme dans une authentique vitrine de magasin, des sculptures en plâtre en forme d’objets du quotidien, gâteaux, chaussures, hamburger...
Né en 1929 à Stockholm, l’artiste d’origine suédoise a grandi à Chicago (son père était consul général de Suède). Il obtient la nationalité américaine en 1953. C’est à la fin des années 1950 qu’il émerge, alors qu’il vient d’emménager à New York, dans le quartier hispanique du Lower East Side, épicentre de l’avant-garde. S’il s’inscrit dans un premier temps dans le sillage d’artistes de la scène happening, comme Allan Kaprow, il se tourne rapidement vers la sculpture. Les premières œuvres de celui qui cite Jean Dubuffet comme influence majeure sont faites de papier, carton, toile de jute et fil de fer ramassés dans les poubelles.
De tous les artiste pop, Claes Oldenburg est le plus sculpteur. Il a monumentalisé l'objet banal sans jamais le figer ou le sanctifier. C'est aussi un grand artiste de la couleur.
Jean-Pierre Criqui, conservateur au Musée national d'art moderne
En 1961, il fait sensation avec The Store, une installation pop qui présente avec humour, comme dans une authentique vitrine de magasin, des sculptures en plâtre en forme d’objets du quotidien, gâteaux, chaussures, hamburger… À partir de ce moment, il ne cessera de creuser ce sillon, ses créations devenant toujours plus monumentales. Pour Jean-Pierre Criqui, conservateur au Musée national d'art moderne, « de tous les artiste pop, Claes Oldenburg est le plus sculpteur. Il a monumentalisé l'objet banal sans jamais le figer ou le sanctifier. C'est aussi un grand artiste de la couleur ».
Anticonformiste et plein d’humour, Claes Oldenburg est aussi un provocateur. En 1961, dans son manifeste, il déclarait : « Je suis pour un art qui se mêle de la merde quotidienne et qui en sort quand même vainqueur. Je suis pour un art qui imite l'humain, qui est comique, si nécessaire, ou violent, ou tout ce qui est nécessaire ».
« Je suis pour un art qui se mêle de la merde quotidienne et qui en sort quand même vainqueur. Je suis pour un art qui imite l'humain, qui est comique, si nécessaire, ou violent, ou tout ce qui est nécessaire ».
Claes Oldenburg
Comme nombre de ses contemporains, il s’engage dans les années 1960 contre la guerre au Vietnam. Son œuvre Lipstick (Ascending) on Caterpillar Tracks [Le rouge à lèvres monté sur un tank] est son premier coup d’éclat. Installée sur la Beinecke Plaza à l’université de Yale, la sculpture géante servira d’estrade aux étudiants du campus qu’avait fréquenté Oldenburg dans sa jeunesse – et deviendra un symbole pour les opposants à la guerre.
En 1977, Claes Oldenburg fera partie des artistes montrés dans l'exposition « Paris-New York ». Le Musée national d'art moderne conserve une trentaine de ses œuvres. ◼
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Photo Georges Meguerditchian