Cinémathèque du documentaire
Helena Třeštíková : lignes de vie
20 janv. - 12 févr. 2021
L'événement est terminé
« Cosmos privé » © Negativ, D.R.
La cinéaste tchèque Helena Třeštíková développe une singulière esthétique de la rencontre. Helena Třeštíková filme avec une infinie patience des êtres et leurs familles - de cœur ou d’infortune - en revenant sans cesse auprès d’eux. Pour la cinéaste, attentive aux êtres en marge, filmer les gens simples - ceux qui ne laissent pas de traces - filmer les démunis ou les réprouvés relève d’une démarche profondément personnelle.
Cette première rétrospective française de l'œuvre d’Helena Třeštíková met en évidence un cinéma qui s’élabore sur la (très) longue durée.
« Cosmos privé » © Negativ, D.R.
Contemporaine des expériences sur la longue durée de Michael Apted (The Up series), Barbara et Winfried Junge (Die Kindern von Golzow) ou Michel Fresnel (Que deviendront-ils ?), Třeštíková travaille la sérialité documentaire selon des modalités précises. Au montage, elle ordonne chronologiquement chaque séquence pour restituer l’expérience d’une vie, dans la durée condensée du film. Le résultat est souvent vertigineux. S’inspirant d’une technique aussi ancienne que le cinéma, le résumé-accéléré ou time-lapse en anglais.
Helena Třeštíková est née à Prague. En 1970 à l’heure de la normalisation, elle entre à la FAMU (Filmová a televizní fakulta) après Miloš Forman, Jiří Menzel ou Věra Chytilová, dont elle sort diplômée en 1975. Son film de fin d’études (Miracle) initie une pratique, qui va devenir sa signature.
Helena Třeštíková jouit d’une grande notoriété dans son pays. Ses films sont diffusés à la télévision, projetés régulièrement au cinéma, connus de tous les tchèques. Helena Třeštíková a fait l'objet de programmation dans plusieurs festivals internationaux dont les Rencontres internationales du documentaire de Montréal en 2011, qui qualifiait la cinéaste : "d’anthropologue qui aurait le sang froid d’une journaliste de guerre".
Julien Farenc,
programmateur du cycle
Quand
© D.R.