Femme se coiffant I
[1931]
Femme se coiffant I
[1931]
Avec quelques plaques et tiges de fer, Gonzalez parvient à saisir une attitude, suggérer un mouvement, fixer les ombres et les lumières.
Ámbito | Sculpture |
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Técnica | Fer forgé et soudé |
Medidas | 168,5 x 54 x 27 cm |
Adquisición | Don de Mme Roberta González, 1953 |
Inventario | AM 951 S |
Información detallada
Artista |
Julio González
(1876, Espagne - 1942, France) |
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Título principal | Femme se coiffant I |
Fecha de creación | [1931] |
Ámbito | Sculpture |
Técnica | Fer forgé et soudé |
Medidas | 168,5 x 54 x 27 cm |
Adquisición | Don de Mme Roberta González, 1953 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 951 S |
Análisis
« Une femme au corps fait de plaques de fer, comme de haillons vêtue, aux jambes grêles faites de barres de fer, élevant une petite tête…, cette grande figure procède des bustes de 1930, mais je ne sais quel délire poétique, quelle exaltation lyrique s’empare ici soudain des formes, des plaques et des barres de fer. Des barres de fer dessinent autour de la tête des mouvements d’espace – il s’agit sans doute d’une femme se coiffant » (Pierre Bruguière, « Julio González. Les étapes de l’œuvre », Cahiers d’art , 1952). On comprend l’enthousiasme du collectionneur devant la Femme se coiffant (cat. rais. 2, n o 129), présentée pour la première fois dans l’exposition « Julio González » du Musée national d’art moderne en 1952 (cat. exp., op. cit. ) ; celle-ci est souvent considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste et la pièce capitale de la première donation au Musée, effectuée par sa fille Roberta, en 1953. Elle représente de façon exemplaire son concept de « dessin dans l’espace », qui consiste en l’inscription sculpturale de l’espace, telle que précisée dans son essai, Picasso et les cathédrales, Picasso sculpteur (1931-1932, archives de l’Ivam), publié par Marielle Tabart en 1999 (cat. exp., González-Picasso , Paris, 1999, op. cit.). L’analyse des procédures d’abstraction de González menée par Rosalind Krauss à partir de cette pièce est éloquente (« Cet art nouveau : dessiner dans l’espace », L’Originalité de l’avant-garde et autres mythes modernistes , Paris, Macula, 1993). La comparaison entre la série de dessins préparatoires et sa transposition tridimensionnelle montre bien l’écart formel creusé par le passage du dessin d’après nature, une académie, à la sculpture. Celle-ci est à la fois fidèle au modèle, par sa dimension narrative et abstraite, en raison des lignes acérées de la tête, découpée en W, sur laquelle se greffe un triangle énigmatique, un signe issu de la sémantique cubiste. Ce « dessin dans l’espace » arbitraire donne une dynamique exceptionnelle à la forme, riche de perspectives multiples, mais en détruit la lisibilité. Dans la seconde version, d’esprit plus constructiviste, Femme se coiffant II (1934, Stockholm, Moderna Museet), seul demeure de la figure le contour du dessin métallique qui rythme et remplit l’espace.
Brigitte Leal
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007