Une petite histoire
1963
Une petite histoire
1963
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Encre de Chine, gouache et aquarelle sur carton |
Medidas | 59,9 x 79,9 cm |
Adquisición | Don de l'artiste, 2006 |
Inventario | AM 2006-135 |
Información detallada
Artista |
Antonio Seguí
(1934, Argentine - 2022, Argentine) |
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Título principal | Une petite histoire |
Fecha de creación | 1963 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Encre de Chine, gouache et aquarelle sur carton |
Medidas | 59,9 x 79,9 cm |
Inscripciones | S.D.B.G. à l'encre de Chine : a.Segui 1963 - |
Adquisición | Don de l'artiste, 2006 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 2006-135 |
Análisis
Fondée sur le dessin, l’œuvre d’Antonio Seguí est entièrement figurative, même si l’importance donnée à la construction lui confère souvent une apparence abstraite. Ce natif de Córdoba installé depuis les années 1960 à Paris garde de sa culture sud-américaine le goût d’une imagerie tout à la fois populaire, familière et fantastique, que viendra nourrir une passion pour l’art amérindien. Frappé par l’art de George Grosz, d’Otto Dix et de Max Beckmann, que le peintre expressionniste espagnol José Gutiérrez Solana lui fait découvrir à Madrid au début des années 1950, l’artiste va traquer, dans une première série d’aquarelles, les ridicules, la vanité naïve des détenteurs du pouvoir – en tout premier lieu, ceux des généraux de la dictature argentine. Ainsi, dans Une petite histoire (1963), jouer avec la géométrie des triangles et des rectangles est aussi subvertir l’ordre militaire, colorer en rouge les langues pendantes est autant créer un accent plastique que donner un signal de rébellion. Son art est alors tantôt d’un expressionnisme cru, tantôt d’une ironie mordante. Il étendra bientôt cette critique aux stéréotypes de la société de consommation, tout comme aux codes formels de l’histoire de l’art du xxe siècle (cubisme, surréalisme). Progressivement, Seguí se détourne du ton violent de ses débuts et casse avec la narration plus référentielle pour jongler avec les mots et les images – les procédures de la bande dessinée l’ont toujours intéressé –, il se livre à un questionnement plus distant du réel qui atteint l’universel. Dans De como Icaro anondio a volar (1977), rêve et réalité se côtoient dans une scène d’implosion volcanique. Grand vide béant occupé par une fragile échelle, hommes chapeautés emportés dans les airs par les bouillonnements noirs d’une catastrophe : la vision tragi-comique de ce grand fusain renvoie au mythe, récurrent chez Seguí, de l’homme-oiseau.
Toujours dessiné avec une précision extrême – et notamment sur la toile – au fusain, au pastel ou à l’encre, plus récemment au marqueur rapide, colorié ironiquement avec les couleurs les plus tendres, son œuvre multiple livre les saynètes d’un théâtre de silhouettes mécanisées, souvent prises dans des espaces urbains inextricables, un théâtre de l’absurde où la répétition a valeur de comédie grinçante. Tout est vie, expressif, jubilatoire et libre dans cette œuvre pessimiste. Commandée par cette distancia de la mirada qui fonde son humour et sa philosophie, sa démarche s’affirme surtout éminemment poétique.
Claude Schweisguth
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
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Bibliografía
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