Ceux qui n'ont rien à perdre
1911 - 1912
Ceux qui n'ont rien à perdre
1911 - 1912
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Lavis d'encre, aquarelle et mine graphite sur papier |
Medidas | 12,4 x 9,5 cm |
Adquisición | Achat, 1980 |
Inventario | AM 1980-34 |
Información detallada
Artista |
Pavel Filonov
(1883, Empire Russe - 1941, URSS) |
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Título principal | Ceux qui n'ont rien à perdre |
Fecha de creación | 1911 - 1912 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Lavis d'encre, aquarelle et mine graphite sur papier |
Medidas | 12,4 x 9,5 cm |
Adquisición | Achat, 1980 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1980-34 |
Análisis
Ami et concurrent de Malevitch, poète proche de Maïakovski et de Khlebnikov, Filonov est une figure originale de l’avant-garde russe. Ce peintre, théoricien de « l’éclosion universelle », adopte une « méthode analytique » héritée du cubo-futurisme : traitant les formes par atomisation en une multitude de facettes colorées, il crée un monde pictural singulier, à la charnière entre expressionnisme futuriste et symbolisme onirique. Voulant, comme ses contemporains (Larionov, Gontcharova, Tatline…), se démarquer de l’art occidental, il trouve ses racines dans l’art traditionnel russe – l’icône et le loubok (image populaire gravée sur bois) –, auquel il emprunte le laconisme et la simplification des tracés. Mais il s’en distingue par un travail méticuleux, auquel il attribue une portée moins esthétique que scientifique ; les particules atomisées ainsi produites sont, d’après lui, la transcription de l’univers vu à travers un microscope.
Cette miniature délicatement exécutée, l’une des rares œuvres de l’artiste conservées en France (Filonov ayant légué le contenu de son atelier « au peuple soviétique », la quasi totalité de son œuvre se trouve au Musée russe de Saint-Pétersbourg), est une étude préparatoire, en noir et blanc, pour une huile sur papier de grandes dimensions, conservée au Musée russe, et datée de 1911-1912. « Ceux qui n’ont rien à perdre », ces personnages prostrés dans des pauses figées, dos courbé, bras pendants, mains sur la tête ou sur le cœur, semblent former, avec une architecture citadine ployée elle aussi sous le joug de la fatalité et éclairée de la même lueur morbide, un seul et même corps – sorte de mosaïque de copeaux de bois. Accusé par les autorités soviétiques de ne pas donner l’image d’un « prolétariat heureux » – de fait, sa vision misérabiliste, dramatique, souvent violente, constitue une dénonciation caricaturale –, Filonov voit la rétrospective qui doit lui être consacrée à Léningrad, en 1929, censurée. L’exposition organisée au Centre Pompidou en 1990 marquera le point de départ d’une reconnaissance internationale.
Macha Daniel
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliografía
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Derouet (Christian).- Le Musée national d''art moderne : Cabinet d''art graphique.- Paris : Musées et monuments de France; éd. du Centre Pompidou, 1990 (reprod. coul. p. 30) . N° isbn 2-85850-557-8
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 47) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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