Arbre rouge
[1928 - 1930]
Arbre rouge
[1928 - 1930]
A Séraphine de Senlis le fascina el reino vegetal. El galerista Wilhelm Uhde la descubre en 1912 porque es su empleada doméstica. Hojas-pluma, flores, frutas paradisíacas o árboles fantásticos hechizan todos sus lienzos, sublimados por un torbellino de colores. La composición asimétrica de Arbre rouge, la tensión entre el tronco inclinado hacia la derecha y la masa de follaje que se extiende hacia arriba expresan la ruptura con el orden y la armonía. Séraphine de Senlis —que morirá en 1942 en un hospital psiquiátrico— sufría de un delirio de persecución.
| Ámbito | Peinture |
|---|---|
| Técnica | Huile sur toile |
| Medidas | 193 x 130 cm |
| Adquisición | Achat, 1945 |
| Inventario | AM 2583 P |
Información detallada
| Artista |
Séraphine de Senlis (Séraphine Louis, dite)
(1864, France - 1942, France) |
|---|---|
| Título principal | Arbre rouge |
| Fecha de creación | [1928 - 1930] |
| Ámbito | Peinture |
| Técnica | Huile sur toile |
| Medidas | 193 x 130 cm |
| Inscripciones | M.DR.S. : S. Louis |
| Adquisición | Achat, 1945 |
| Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
| Inventario | AM 2583 P |
Análisis
Orpheline très jeune, Séraphine Louis, qui est d’origine paysanne, entre au couvent de Senlis en 1882 comme domestique. Elle y restera vingt ans. Elle se place, en 1904, comme femme de ménage dans des familles bourgeoises de la région de Compiègne et de Senlis. En 1912, une injonction divine lui aurait ordonné de dessiner et de peindre. Elle commence modestement par décorer ses meubles et sa vaisselle de fleurs et de fruits puis, dans les années 1920, peint des tableaux remarqués par le collectionneur et critique allemand résidant à Senlis, Wilhelm Uhde, qui, saisi par la puissance de son œuvre, l’encourage à persévérer et la prend sous contrat entre 1927 et 1929. En 1937, à Paris, elle est représentée dans l’exposition « Les Maîtres populaires de la réalité », sous les auspices de Maximilien Gauthier. Autodidacte, très pieuse et vivant dans un isolement total, Séraphine s’inspire des vitraux et de l’architecture de la cathédrale de Senlis. Travaillant à la lumière d’une bougie devant l’image de la Vierge, son unique sujet est le monde végétal : aux premières compositions florales, inspirées du folklore du Valois, succèdent des œuvres plus ambitieuses, marquées par une perception animiste de la vie et une forme de sublimation mystique et érotique : feuilles-plumes, fleurs, fruits paradisiaques ornés de cils, buissons ardents et arbres fantastiques. Son imagination de visionnaire et ses dons de coloriste lui permettent de créer des œuvres dont le caractère décoratif opulent évoque les étoffes d’Extrême-Orient.
Arbre rouge , acheté par le Musée à Wilhelm Uhde à la suite de l’exposition monographique de la galerie de France, en 1945 (9 octobre-3 novembre), puis présenté à la Kunsthalle de Berne en 1946 (« Peinture contemporaine. École de Paris », 30 juin-12 août 1946), est l’une des deux premières œuvres de Séraphine de Senlis à entrer dans la collection avec Grenades sur fond vert (1927-1930, AM 2584 P). Fascinée par l’iconographie médiévale chargée de symbolique et de merveilleux, Séraphine en reprend les motifs bibliques et édéniques en les magnifiant par des couleurs rutilantes ( L’Arbre du paradis , 1929, AM 2817 P, don d’Anne-Marie Uhde). La composition asymétrique japonisante d’ Arbre rouge , fondée sur la tension entre le tronc basculé sur la droite et la masse du feuillage s’épanouissant vers le haut, traduit une rupture avec l’ordre et l’harmonie, sans doute significative de l’aliénation qui la frappe en 1932 (Séraphine mourra dix ans plus tard, totalement oubliée, dans un hôpital psychiatrique), mais également de la force d’une imagination exubérante. « Qu’on ne s’y trompe point, ce que Séraphine de Senlis a peint n’est qu’en apparence un monde étroit de fleurs, de feuilles et de fruits. Ces fleurs, ces feuilles et ces fruits sont en vérité l’image de Dieu, l’âme de cette France royale, le symbole de la vie médiévale. […] Il ne s’agit pas ici de peinture rustique, décorative, comme on peut en trouver partout mais d’une œuvre puissante et fabuleuse » (Wilhelm Uhde, préface cat. exp., Paris, galerie de France, 1945).
Nathalie Ernoult
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliografía
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CASSOU (Jean), DORIVAL (Bernard) et HOMOLLE (Geneviève). - Catalogue-Guide du Musée national d''Art moderne.- Paris, éd. des Musées nationaux, 1947 (cat. n° 2 cit. p. 44 (non daté))
CASSOU (Jean), DORIVAL (Bernard), HOMOLLE (Geneviève).- Musée national d''art moderne. Catalogue-guide.- Paris, éditions des musées nationaux, 1950 (cit. p. 112 (daté "vers 1927"))
Honderd meesterwerken uit het nationaal museum voor moderne kunst te Parijs [100 chefs d''oeuvre du Musée national d''art moderne, Paris] : Amsterdam, Stedelijk Museum, 18 avril-26 mai 1952 (cat. n° 79 reprod. n.p.)
CASSOU (Jean), DORIVAL (Bernard) et HOMOLLE (Geneviève). - Musée national d''art moderne : catalogue-guide. - Paris : éd. des Musées nationaux, 1954 (cit. p. 141 (daté "vers 1927-1928"))
CASSOU (Jean) .- Panorama des arts plastiques contemporains -. Paris : Gallimard, coll. ''Le Point du jour'', 1960 (fig. 81 reprod. p. 616)
Séraphine de Senlis : Senlis, Ancienne abbaye St Vincent, 23 septembre-8 octobre 1972 (texte de W. Uhde) (cat. n° 21 reprod. p. 26)
Moskva Pariz 1900-1930 : Moscou, Musée Pouchkine, 3 juin-4 octobre 1981. - Moskva : Sovetskij hudoznik, 1981 (2 volumes : vol. 2 ne contient que des illustrations en N&B et en couleur) (reprod. n.p. (daté "1920" ; vol. 2))
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Modernités plurielles, 1905-1970 dans les collections du Musée national d''art moderne : Paris, Musée national d''art moderne, Centre Pompidou, 23 octobre 2013-26 janvier 2015. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2013 (sous la dir. de Catherine Grenier) (reprod. coul. p. 116) . N° isbn 978-2-84426-622-4
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The Shadow of the Avant-Garde : Rousseau and the Forgotten Masters : Essen (Allemagne) - Museum Folkwan, 2 octobre 2015-10 janvier 2016 .- Essen : Museum Folkwang, 2015 (cat. n° 166 reprod. coul. p. 256) . N° isbn 978-3-7757-4059-3
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