Heureux qui comme Ulysse...
1977
Heureux qui comme Ulysse...
1977
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 180 x 220 cm |
Adquisición | Achat, 1978 |
Inventario | AM 1978-550 |
Información detallada
Artista |
Eduardo Arroyo (Eduardo Gonzales-Rodriguez, dit)
(1937, Espagne - 2018, Espagne) |
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Título principal | Heureux qui comme Ulysse... |
Fecha de creación | 1977 |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 180 x 220 cm |
Inscripciones | S.D.B.M. : ARROYO 77 |
Adquisición | Achat, 1978 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventario | AM 1978-550 |
Análisis
Heureux qui comme Ulysse… fait partie d’un ensemble de peintures abordant le thème de l’exil, sujet omniprésent dans le travail d’Eduardo Arroyo. Nombre de toiles plus anciennes étaient déjà hantées par le sentiment de l’exil, par le souci des distances et des frontières – Robinson Crusoë (1966), La Gare de Francfort-sur-le-Main (1970). 1977 est l’année où, deux ans après la mort de Franco, Arroyo récupère son passeport, qui avait été confisqué par les autorités espagnoles, et peut alors rentrer chez lui. Cette série de tableaux intitulée « Reflexiones sobre el exilio » [« Réflexions sur l’exil »] est née de la déception de l’exilé de retour au pays qui, comme Ulysse, découvre une maison dévastée, dans laquelle il se sent étranger. Dans Heureux qui comme Ulysse… , deux personnages énigmatiques en costume sombre, au chapeau de feutre noir et au visage privé de regard, arrivent sur la scène d’un crime, alors qu’une femme se cache derrière un rideau. Le sol est jonché d’objets épars, au milieu desquels une petite paysanne féroce court après une oie, comme pour rappeler les violences du franquisme et en montrer les séquelles. Ces personnages réduits à l’état d’archétypes, le désordre des corps anéantis, le chaos qui règne dans la pièce décrépite contribuent à donner à la scène un air de film policier. Sur ce fond de décor de cinéma, Arroyo exprime de manière détournée une période de sa vie – les déchirements intérieurs et les désillusions provoqués par l’exil – en même temps que la situation politique de l’Espagne à la fin des années 1970.
Alice Fleury
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007