Kartoffelköpfe (Têtes de pommes de terre)
1966
Kartoffelköpfe
(Têtes de pommes de terre)
1966
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Aquarelle et gouache sur papier |
Medidas | 61 x 86 cm |
Adquisición | Achat, 2000 |
Inventario | AM 2000-11 |
Información detallada
Artista |
Sigmar Polke
(1941, Allemagne - 2010, Allemagne) |
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Título principal | Kartoffelköpfe (Têtes de pommes de terre) |
Fecha de creación | 1966 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Aquarelle et gouache sur papier |
Medidas | 61 x 86 cm |
Inscripciones | S.D.B.DR.: S Polke 66 |
Adquisición | Achat, 2000 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 2000-11 |
Análisis
« Un jour je suis descendu à la cave et j’ai enfin découvert ce que je recherchais – rien de moins que l’incarnation de ce que la critique d’art et la pédagogie imaginent en matière de sujet joyeusement novateur et spontanément créatif : la pomme de terre ! » Ainsi parlait Sigmar Polke, dont les œuvres constituent, depuis maintenant quelque quarante-cinq ans, l’une des meilleures et des plus réjouissantes raisons de s’intéresser à l’art contemporain. Ironie, dérision, mixte de transgression et de régression, tout cela se retrouve à chaque instant dans la production de l’artiste, et donc dans cette gouache de 1966 appartenant au sous-ensemble dit des « Têtes des pommes de terre » (1965-1966). L’idée génératrice se résume en quelque sorte ici au désir de parvenir à ce qui répondrait le moins possible aux critères reconnus de l’art moderne. C’est à peine si l’écho des superpositions et transparences de Picabia (très loin dans les années 1960 de jouir du statut qu’on leur accorde aujourd’hui) vient résonner à la surface de cette feuille exécutée à la six-quatre-deux, qui annule tout espoir d’une élévation quelconque.
Mais Polke, figure tutélaire de la bad painting, est un Janus qui sait aussi montrer son envers, fait d’hybridations merveilleuses et de somptuosités baroques, comme le laisse deviner ce grand papier préparé de 1999 qu’un ectoplasme inassimilable, parsemé de poussière minérale, vient hanter en nous mettant au défi d’y entrevoir quelque figure. Souvenir des murs tachés chers à Léonard ou des expériences spirites restituées par la photographie ? De manière parallèle aux expérimentations de son compatriote et un temps complice Gerhard Richter, Sigmar Polke n’hésite pas à se livrer, en multipliant les citations et les références – ses peintures Asche zu Asche (1992), et Schrott (1994) le démontrent encore –, à des jeux combinatoires qui miment en peinture les opérations de l’alchimie.
Jean-Pierre Criqui
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliografía
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