El soplon (suite) (Le souffleur (suite))
1995 - 1997
El soplon (suite)
(Le souffleur (suite))
1995 - 1997
Ámbito | Dessin |
---|---|
Técnica | Mine graphite, encre, peinture à l'huile, fluide correcteur, crayon de couleur, texte dactylographié, collage de photographies, illustrations de magazine, décalcomanies et papier Japon sur papier calque, page de revue découpée et planche de bois peinte |
Medidas | Dimensions totales de l'installation : 169 x 357 cm |
Adquisición | Achat, 2004 |
Inventario | AM 2004-165 |
Información detallada
Artista |
Francis Alÿs
(1959, Belgique) |
---|---|
Título principal | El soplon (suite) (Le souffleur (suite)) |
Fecha de creación | 1995 - 1997 |
Ámbito | Dessin |
Descripción | Installation murale de 22 dessins |
Técnica | Mine graphite, encre, peinture à l'huile, fluide correcteur, crayon de couleur, texte dactylographié, collage de photographies, illustrations de magazine, décalcomanies et papier Japon sur papier calque, page de revue découpée et planche de bois peinte |
Medidas | Dimensions totales de l'installation : 169 x 357 cm |
Inscripciones | Signé et daté au crayon en bas et au revers de certains dessins : 1995 / nov. 1996 / feb. 1997 |
Adquisición | Achat, 2004 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 2004-165 |
Análisis
Les vingt-deux dessins épinglés de manière aléatoire sur un mur donnent l’impression d’un récit d’errance, à l’égal de la vie de nomade que mène cet artiste belge, installé au Mexique depuis 1987, auteur d’une œuvre constituée de peintures, de dessins, d’objets, d’actions, d’installations et de vidéos. Le mouvement, qui est au centre de ses performances sur la déambulation, constitue le sujet même de cette installation. Les personnages de ces saynètes sont dessinés sur des feuilles de papier calque, qu’Alÿs coupe et recoupe : réminiscence de sa formation d’architecte mais aussi reprise de la pratique des réalisateurs de films d’animation, qui obtiennent l’effet de mouvement en superposant des calques. Le dessin figé de chaque feuille, l’accumulation d’autant de poses et de situations qu’il y a de feuilles, simulent de fait un dessin animé. Les scotchs grossiers, les patchworks de papiers, l’accrochage en feuilles libres livrent l’œuvre dans son élaboration, celle d’un flâneur pour qui le tâtonnement vaut œuvre.
El Soplon est, au théâtre, celui qui « souffle » à l’acteur les mots qui lui manquent ; le terme signifie aussi en espagnol le délateur, le « mouchard ». Alÿs établit, avec cette suite de dessins et de collages réalisée pendant deux ans, une sorte de journal de bord, celui d’un alter ego qui serait son interlocuteur et qui échangerait avec lui une parole « soufflée », chuchotée, et toujours à renouveler. Sont griffonnées ou gommées des indications en diverses langues : « the secret the word », « la réponse the echo », « ceci est une histoire », « making secret ». Les personnages, silhouettes de cahier d’enfant ou d’esquisse d’architecte, parlent, confient un secret à une poupée ou à une marionnette – perroquet (qui répète), renard (au discours rusé) ou singe (qui imite). Le double est celui qui permet à Alÿs de n’être jamais là, mais toujours représenté, et de se tenir à distance. L’artiste devient ainsi celui qui répète, qui s’immisce entre l’original et son double : l’important n’est pas, pour lui, le récit, mais que quelque chose soit raconté, transmis, déplacé.
Sébastien Gokalp
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Análisis
Belge vivant au Mexique, architecte devenu artiste, créateur de narrations sans récit, Francis Alys de Smedt, alias Francis Alÿs, est l’auteur d’un œuvre singulier qui compte actions, installations, films et vidéos, mais aussi dessins et peintures. L’artiste réalise volontiers des dessins sur papier calque – probablement une réminiscence de son passé d’architecte –, généralement constitués de plusieurs morceaux de papier assemblés par de petits bouts d’adhésif : « en effet, je coupe et recoupe, assemble et réassemble mes dessins, car, si je ne suis pas un très bon dessinateur, j’ai un bon œil qui reconnaît les défauts et les corrige par cette méthode », explique-t-il. Les vingt-deux éléments d’ El Soplón (suite) représentent presque tous le même personnage – peut-être l’artiste – dans des attitudes différentes, souvent avec peu de variations, comme des dessins réalisés en vue d’un film d’animation ou d’un album de bande dessinée (un imaginaire Tintin au Mexique ?). Un jeune homme porte une marionnette animalière sur la main – singe, renard, ours ou peut-être tous ces animaux à la fois. La marionnette « écoute » une feuille de papier, dialogue, se dédouble, se saisit d’un bras, remplace les gants de boxe sur la reproduction d’un boxeur ; ailleurs, fait fonction d’étui pénien ou entaille la main qui la porte… Dans certains dessins intervient également un perroquet. Quelques feuilles sont porteuses d’inscriptions : il y est plusieurs fois question du passeur d’informations, le soplón (« l’informateur », « le mouchard » ou encore, « le souffleur », en espagnol). De ces saynètes fragiles et intrigantes qui ne respectent aucun ordre et d’où ne sort aucun récit émane une poésie trouble et dérangeante.
Jonas Storsve
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliografía
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Collection art contemporain : Paris, Musée national d''art moderne, sous la dir. de Sophie Duplaix. - Paris : Centre Pompidou, 2007 (cit. et repr. coul. p. 34) . N° isbn 978-2-84426-324-7
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 494) . N° isbn 978-2-84426-371-1
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky