Collage surréaliste
1934
Collage surréaliste
1934
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Illustrations découpées et collées sur papier |
Medidas | 44,7 x 27,4 cm |
Adquisición | Achat, 1982 |
Inventario | AM 1982-367 |
Información detallada
Artista |
Jindrich Styrsky
(1899, Autriche-Hongrie - 1942, Tchécoslovaquie) |
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Título principal | Collage surréaliste |
Fecha de creación | 1934 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Illustrations découpées et collées sur papier |
Medidas | 44,7 x 27,4 cm |
Inscripciones | Signé et daté en bas au milieu, au crayon : STYRSKY / 1934 |
Adquisición | Achat, 1982 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1982-367 |
Análisis
Bien avant d’adhérer officiellement au surréalisme en créant, en 1934 – l’année précédant la venue de Breton à Prague –, le groupe surréaliste tchécoslovaque avec Marie Toyen et Jindřich Heisler, Štyrský réalisait des collages et notait ses rêves, dont les premiers enregistrements remontent à 1925 et dont les contenus marqueront toute son œuvre, depuis le Trauma de la naissance jusqu’au Paradis perdu . Sa rencontre avec les surréalistes parisiens – Soupault, Ernst, Man Ray en particulier – lors d’un séjour à Paris entre 1925 et 1928 est décisive, ainsi que sa découverte de l’œuvre du marquis de Sade : avec Toyen, il abandonne la facture cubiste de ses débuts, crée l’artificialisme, militant pour une réalité « artificielle » non figurative, qui reflète des impressions et des sensations intérieures ; tous deux ont recours à des techniques graphiques « automatiques », comme celles du vaporisateur et du pochoir, et à l’introduction de matériaux : bouts de cartons, plumes, épluchures de pommes de terre… Štyrský intensifie sa production de « poèmes-images ». Il expose avec Toyen, galerie Vavin, fin 1927 ; Soupault rédige l’introduction au catalogue de l’exposition. À son retour à Prague, son intérêt pour le travail graphique et l’illustration se précise : il ouvre en 1932 sa maison d’édition, 69, y publie une traduction de Justine , illustrée par Toyen ; en 1933, il réalise dix photomontages pour Émilie vient à moi en rêve , prose érotique inspirée de l’œuvre de Sade.
Sa pratique du collage, ancienne – à Prague, en 1923, l’exposition « Bazar de l’art moderne » en présentait plusieurs de sa composition –, en est réactivée : une ample série débute en 1934, qui se réclame manifestement du surréalisme. Comme Max Ernst, dans ses « romans-collages » ( La Femme 100 têtes , 1929, Le Rêve de la petite fille qui voulut entrer au Carmel , 1930), Štyrský utilise des reproductions anciennes trouvées dans des revues de mode ou de science, sans intervention graphique. La seule juxtaposition d’éléments collés – des têtes, une draperie, un panier, un morceau d’organe – ressortit aux différentes procédures d’un rêve : les figures sont suspendues dans l’espace (cauchemar de la chute), prises dans la matière informe et molle d’une draperie utérine (angoisse de l’étouffement), tandis que les têtes enfermées sont toutes animées de gestes et d’expressions contraires, énigmatiques. Le drame silencieux, précis, qui se manifeste ici, semble être celui d’une perte, ou d’une naissance (le panier vide, qui tombe). Le contenu, comme toujours chez Štyrský, est sans conteste d’une grande morbidité : dans ce collage de 1934, une énorme tête de cadavre, impressionnante, enfermée dans une gangue organique, surplombe un corps improbable. Des traumatismes d’enfance(la mort de sa demi-sœur), des obsessions fortement libidinales, marquent l’univers onirique très noir de Štyrský.
Macha Daniel
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008