Masque de Montserrat criant
[1938 - 1939]
Masque de Montserrat criant
[1938 - 1939]
Cette tête à l'expression d'une sèche brutalité a pu être rapprochée de la série contemporaine sur le thème de la « Femme qui pleure » de Picasso.
La souffrance du peuple espagnol pendant et après la guerre civile domine l'œuvre de Julio Gonzâlez à la fin des années 1930. Le Masque de Montserrat criant constitue la pièce la plus frappante de la série, l'image tragique d'une madone catalane réduite à un masque de douleur. Le cri s'exprime à la fois par la bouche ouverte, les yeux vides et la rugosité du métal qui traduit la souffrance physique et morale.
Ámbito | Sculpture |
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Técnica | Fer forgé soudé, patiné |
Medidas | 22 x 15,5 x 12 cm |
Adquisición | Don de Mme Roberta González, 1964 |
Inventario | AM 1403 S |
En cartel:
Información detallada
Artista |
Julio González
(1876, Espagne - 1942, France) |
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Título principal | Masque de Montserrat criant |
Fecha de creación | [1938 - 1939] |
Ámbito | Sculpture |
Técnica | Fer forgé soudé, patiné |
Medidas | 22 x 15,5 x 12 cm |
Adquisición | Don de Mme Roberta González, 1964 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 1403 S |
Análisis
En 1936, González reçoit commande d’une sculpture pour le pavillon espagnol de l’Exposition internationale de 1937 à Paris. Il réalise le fer de Femme au miroir (1936-1937, Valence, Ivam), son chef-d’œuvre. Mais le caractère trop abstrait et apolitique de la sculpture déplaît au commissaire du pavillon qui lui préfère La Montserrat (1937, Amsterdam, Stedelijk Museum), dont le titre emblématique renvoie à la madone catalane, et qui représente une solide paysanne armée d’une faucille de combattante. Le sujet, symbolique des souffrances du peuple espagnol et catalan pendant et après la guerre civile, va dominer l’œuvre finale de l’artiste jusqu’à sa mort ( Petite Montserrat effrayée , 1941-1942, AM 1487 S ; Tête de Montserrat criant , 1942, AM 950 S). L’étude des différentes déclinaisons du thème confirme la diversité des possibilités stylistiques de González dans le cadre figuratif. Avec son dépouillement, sa concision, son aspect fragmentaire, le Masque de Montserrat criant (cat. rais. 2, n o 235) est la pièce la plus frappante de l’ensemble. Le visage est réduit au masque, véritable signe visuel du cri, exprimé par la bouche ouverte, les yeux vides, et la rugosité de la matière qui traduit la souffrance physique. Si, par sa plasticité et l’émotion qu’elle provoque, cette tête d’expression d’une sèche brutalité a pu être rapprochée de la série contemporaine de la « Femme qui pleure » de Picasso, sa formulation éloquente s’inscrit dans une codification séculaire du pathos à laquelle Rodin, l’inspirateur de la sculpture moderne catalane, avait su donner un nouveau souffle et une efficacité, que l’on retrouve dans ce masque.
Brigitte Leal
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007