Autoportrait
[1927]
Autoportrait
[1927]
Ámbito | Dessin |
---|---|
Técnica | Graphite sur papier |
Medidas | 22,7 x 17,4 cm |
Adquisición | Don de Mme Marie Matisse, 1984 |
Inventario | AM 1984-94 |
Información detallada
Artista |
Henri Matisse
(1869, France - 1954, France) |
---|---|
Título principal | Autoportrait |
Título atribuido | Autoportrait sans barbe |
Fecha de creación | [1927] |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Graphite sur papier |
Medidas | 22,7 x 17,4 cm |
Adquisición | Don de Mme Marie Matisse, 1984 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1984-94 |
Análisis
Selon Pierre Matisse ce dessin aurait été exécuté à Clamart en 1927, année durant laquelle l'artiste ne porta pas la barbe.1 Il semble que Matisse ait été particulièrement intéressé par la modification ainsi apportée à son « image ». Utilisant une technique réaliste, il note les nouvelles proportions de son visage, découvrant, sous l'apparence ordinaire, un étranger.
Dès les débuts de sa formation, Matisse s'était interrogé sur les rapports entre portrait et masque : « Dans ma jeunesse, j'ai souvent visité le Musée Lecuyer à Saint-Quentin. On y voyait rassemblées une centaine d'esquisses exécutées par Quentin Latour au pastel, avant de faire ses grands portraits d'apparat. Touché par ces aimables visages, j'ai constaté ensuite que chacun d'entre eux était bien personnel. J'étais surpris, en sortant du musée, de la variété des sourires particuliers à chacun de ces masques, bien que naturels et charmants dans leur totalité, ils m'impressionnaient au point d'en avoir moi-même les muscles du rire fatigués. »2 Depuis ce moment, Matisse ne cessa de rechercher un moyen de condenser graphiquement les caractères irréductibles du modèle. La série des Masques au pinceau des années 1952 en constitue la solution la plus achevée. Néanmoins, dans l'Autoportrait sans barbe, la rupture provoquée dans la sphère des représentations du sujet permet d'expérimenter dans une situation limite la question de la « ressemblance ». Celle-ci pour l'artiste, ne dépend pas uniquement de « l'exactitude organique » mais aussi de la saisie d'une « vérité sensible »3. Comparant quatre de ses autoportraits, il souligne que leurs « différences » ne remettent pas en cause leurs « similitudes » tenant « à la façon dont le nez est enraciné dans le visage, dont l'oreille est vissée dans le crâne, la façon dont la mâchoire inférieure est suspendue, la façon dont sont posées les lunettes sur le nez et les oreilles, la tension du regard, sa même densité dans tous les dessins, quoique dans chacun d'eux la nuance de l'expression soit différente ».4
L'Autoportrait sans barbe consigne à la fois ces traits structuraux et la perturbation qu'introduit la métamorphose. Le dessin établit ainsi le constat de ce qui change et de ce qui demeure, au point de basculement entre identité et altérité5.
Anne Baldessari
Notes :
1. Communication orale de Pierre Matisse du 18 juillet 1988. Une hypothèse identique avait été formulée par Dominique Fourcade dans les Cahiers du MNAM, n° 13, 1984, p. 13.
2. Henri Matisse, Portraits, 1954, in Henri Matisse, Écrits et propos sur l'art, édition établie par Dominique Fourcade, Paris, Hermann, 1972, pp. 175-176.
3. Ibid.
4. Henri Matisse, L'exactitude n'est pas la vérité, 1947, in Henri Matisse, Écrits et propos sur l'art, édition établie par Dominique Fourcade, Paris, Hermann, 1972, pp. 173-174.
5. On peut se reporter aux paragraphes « Portraits » et « Metexis et Masque » de Pierre Schneider, Matisse, Paris, Flammarion, 1984 (pp. 406-414) mettant en rapport cette problématique dans l'œuvre de Matisse avec l'intérêt des avant-gardes du début du siècle pour le masque dans la sculpture primitive.
Source :
Extrait du catalogue Œuvres de Matisse, catalogue établi par Isabelle Monod-Fontaine, Anne Baldassari et Claude Laugier, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 1989
Bibliografía
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky