Extrême tension
2007
Extrême tension
2007
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Mine graphite sur papier et estampes rehaussées au crayon de couleur. Trois feuillets montés côte à côte et contrecollés sur plusieurs supports secondaires |
Medidas | 148,5 x 144,7 cm |
Adquisición | Don de la Clarence Westbury Foundation, 2008 |
Inventario | AM 2008-114 (8) |
Conjunto |
Extrême Tension (Conjunto indisociable) |
Información detallada
Artista |
Louise Bourgeois
(1911, France - 2010, États-Unis) | |
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Título principal | Extrême tension | |
Fecha de creación | 2007 | |
Conjunto | Extrême Tension (Conjunto indisociable) 2007 11 panneaux | |
Ámbito | Dessin | |
Descripción | Panneau 8 | |
Técnica | Mine graphite sur papier et estampes rehaussées au crayon de couleur. Trois feuillets montés côte à côte et contrecollés sur plusieurs supports secondaires | |
Medidas | 148,5 x 144,7 cm | |
Inscripciones | S.B.DR. : LB | |
Adquisición | Don de la Clarence Westbury Foundation, 2008 | |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique | |
Inventario | AM 2008-114 (8) |
Análisis
Quoique depuis vingt ans les moyens les plus importants aient été donnés à Louise Bourgeois pour ses installations et ses sculptures, l’exercice graphique n’a pas cessé pour autant d’être au cœur de son œuvre, et ce jusqu’à très récemment : le travail du dessin garde son rôle premier, immédiat, cathartique, d’expression de ses angoisses, de ses fantasmes les plus intimes ; le papier reste le lieu de dépôt léger de ses « pensées-plumes » – des pensées uniquement visuelles, répétitives, obsessionnelles. À côté des feuilles isolées, l’artiste commence à constituer au milieu des années 1990 des ensembles cohérents de dessins, comme si leur agglomérat devait en soi constituer un espace clos ou un mur intérieur, une « maison » de papier, en quelque sorte. Le premier en date – et l’un des plus importants – réunit 220 Dessins d’insomnie (Zurich, coll. Daros), qu’elle réalise, entre novembre 1994 et juin 1995, pendant les longues heures de la nuit où lui viennent des figures tantôt abstraites et géométriques, tantôt informes. Mais ce sont encore des feuilles indépendantes, regroupées par les circonstances de leur création plus que par leur thème iconographique, comme cela sera le cas par la suite. C’est vers 2003 qu’apparaissent les suites de dessins abstraits formellement cohérents qui seront publiés dans le catalogue de l’exposition « The Reticent Child », à la galerie Cheim & Read, à New York, en 2004. Dans les deux versions de Tous les Cinque , 2004 (coll. Joe et Marie Donnelly, et Oregon, coll. part.), Louise Bourgeois reprend le chiffre symbolique « 5 » – présent dans son œuvre au moins depuis la sculpture Quarantania I (1947-1953, MOMA) – sous la forme de colonnes verticales ou de cercles concentriques qui représentent, à la fois, la famille de ses parents et celle qu’elle-même a fondée en épousant Robert Goldwater, en 1938. En revanche, dans les autres suites abstraites, Sans titre (CIA) (courtesy Hauser & Wirth, Zurich, Londres) ou Sans titre (Septembre 1-12) (coll. part.), également de 2004, les grilles répétitives, qui rappellent la structure textile des tissages, relèvent plus, de sa part, d’un marquage obsessionnel du temps qui passe.
Annoncé par le dispositif d’ensemble des quinze grands dessins (105 x 150 cm environ) de Sublimation (2002, coll. part.), où sont réunis images et textes, le grand déploiement d’ Extrême tension s’impose, depuis sa révélation au Centre Pompidou en 2008, comme la dernière œuvre graphique monumentale de Louise Bourgeois – et, peut-être, son dernier chef-d’œuvre. Se présentant comme un véritable livre mural, il est constitué de onze grands panneaux de formats différents, associant des estampes rehaussées à la main et de grandes feuilles de papier sur lesquelles figurent des mots et des phrases écrits en anglais par la main tremblante de l’artiste, âgée de 95 ans.
De panneau en panneau, Louise Bourgeois donne à lire et à voir, avec précision et sans embellissement aucun, son propre corps, vieux et usé : dans le premier, ses bras rouges élancés, tendus verticalement, encadrent le titre, écrit en lettres majuscules ; les suivants contiennent des mots énumérant les parties de son corps, depuis la base du crâne (panneau 2) jusqu’aux doigts de pieds (panneau 6) et aux mains (panneau 7), en passant par les organes internes : l’œsophage (panneau 4), le rectum (panneau 5)… Suivent les sensations et les manifestations physiques les plus intimes : douleurs et crampes (panneau 8), respiration, palpitations, bouffées de chaleur et transpiration (panneaux 9 et 10). Les mains rouges du premier panneau réapparaissent sur le septième, mais ici elles ont glissé vers le bas de la feuille, en y laissant des traces : cependant elles s’agrippent toujours au papier – c’est-à-dire à la vie. Le onzième panneau clôt l’œuvre, sans détours, par les mots : « L’odeur de l’animal traqué » , entourés de traces de doigts sur quatre colonnes. II ne fait aucun doute que l’artiste est cet animal – et que ce qui le traque est simplement la mort. Dans cet impressionnant « autoportrait » d’une anatomie éclatée, ultime face-à-face avec la mort et avec elle-même auquel elle convie le spectateur, Louise Bourgeois oppose à l’attente de la fin sa force de travail, et, toujours, son instinct de vie.
Jonas Storsve
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliografía
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Chefs-d''oeuvre ? : Metz, Centre Pompidou-Metz, 12 mai 2010-29 août 2011. - Metz : éd. du Centre Pompidou-Metz, 2010 (sous la dir. de Laurent Le Bon) (ill. 8 cit. p. 350 et reprod. coul. p. 351) . N° isbn 978-2-35983-004-0
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