MetroMobiltan
1985
MetroMobiltan
1985
Hans Haacke pretende anclar el arte en el contexto concreto de la sociedad y darle un sentido político. Percibimos dicho interés en esta obra de 1985, MetroMobiltan, cuyo título fusiona con humor el nombre del Metropolitan Museum of Art de Nueva York con el de la compañía petrolífera Mobil. Haacke denuncia aquí la paradoja ética de una multinacional que intenta limpiar su imagen —deslucida por haber respaldado al gobierno del apartheid— dando su apoyo a eventos culturales, con la complicidad de las instituciones artísticas que dependen de esta financiación
Ámbito | Oeuvre en 3 dimensions | Installation |
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Técnica | Fibre de verre, photographie, isorel, tissu polyester, aluminium, peinture acrylique |
Medidas | 355,6 x 609,6 x 152,4 cm |
Adquisición | Achat, 1988 |
Inventario | AM 1988-591 |
Información detallada
Artista |
Hans Haacke
(1936, Allemagne) |
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Título principal | MetroMobiltan |
Fecha de creación | 1985 |
Lugar de realización | Réalisée pour la première fois à la John Weber Gallery, New York en mai 1985 |
Colaboradores | Photographe Photographie : Alan Tannenbaum, SYGMA |
Ámbito | Oeuvre en 3 dimensions | Installation |
Descripción | La structure de l'ensemble évoque l'architecture du Metropolitan Museum of Art et les bannières, du même type que celles suspendues à l'entrée du Musée, dissimulent une grande photographie réalisée d'après une diapositive couleur prise par le photographe Alan Tinnenbaum lors de l'enterrement des victimes du 16 mars 1985 tuées par la police sud-africaine à Crossroads, près du Cap. |
Técnica | Fibre de verre, photographie, isorel, tissu polyester, aluminium, peinture acrylique |
Medidas | 355,6 x 609,6 x 152,4 cm |
Adquisición | Achat, 1988 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventario | AM 1988-591 |
Análisis
L’intérêt de Haacke pour la provocation politique trouve sa consécration dans la pièce de 1985, MetroMobiltan , dont le titre associe non sans humour le nom du Metropolitan Museum of Art à celui de la compagnie pétrolière Mobil. Haacke y dénonce la situation éthique paradoxale d’une multinationale qui tente de racheter, en termes d’image, certains de ses agissements grâce au soutien de manifestations culturelles, avec la complicité des institutions artistiques dépendantes de ce financement. En effet Mobil refusa à deux reprises, sous prétexte de rentabilité économique, la proposition d’une partie de ses actionnaires de cesser tout appui au gouvernement de l’apartheid en Afrique du Sud via l’exploitation des actifs pétroliers de ce territoire. Parallèlement à ces refus, la compagnie soutint deux expositions d’art africain majeures au Metropolitan en 1980 et en 1984. L’œuvre, une sorte d’autel à l’aspect solennel, arbore deux bannières citant la compagnie Mobil elle-même, tentant de justifier le maintien de ses activités en Afrique du Sud, ainsi qu’une troisième, au centre, faisant la publicité d’une des expositions précitées. Ces bannières recouvrent partiellement la photographie d’une procession funèbre de victimes noires assassinées par la police de l’apartheid. Le tout est surmonté ironiquement d’un fronton où est inscrit un extrait de la brochure du musée présentant l’activité de mécénat comme une amélioration – et une garantie – du climat entrepreneurial. Avec cette œuvre, Haacke fait état de façon consciente de l’échec programmé d’un art ouvertement politique, mais affirme néanmoins cette forme d’art comme un devoir de l’artiste contemporain.
Dorothée Dupuis
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007