Sans titre
1985
Sans titre
1985
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Huile et crayon de couleur sur papier |
Medidas | 20,3 x 14,3 cm |
Adquisición | Achat, 1986 |
Inventario | AM 1986-387 |
Información detallada
Artista |
James Bishop
(1927, États-Unis - 2021, France) |
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Título principal | Sans titre |
Fecha de creación | 1985 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Huile et crayon de couleur sur papier |
Medidas | 20,3 x 14,3 cm |
Inscripciones | Signé, daté et numéroté au revers : James Bishop / 1985 / B 10 |
Adquisición | Achat, 1986 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1986-387 |
Análisis
Bishop adopte tôt une position critique vis-à-vis de l’expressionnisme abstrait, auquel il est introduit au Black Mountain College, où enseignent De Kooning, Kline, Guston et Motherwell. En 1957, il gagne l’Europe, voyage (Suisse, Italie, Grèce) et se fixe en 1958 à Paris, où il demeurera douze ans. L’exposition des papiers collés de Matisse, en 1961 au musée des Arts décoratifs, lui apporte la révélation de la forme coupée dans la couleur, du rapport dessin/couleur. Il met alors en place son système fondé sur la géométrie et le format carré : forme originelle neutre (apprise notamment auprès d’Albers), le carré constitue l’unité, laquelle se divise en deux espaces rectangulaires égaux, dont l’un va subir à son tour d’autres divisions identiques. Le grand Dessin [1976] possède la rigueur de ce qui deviendra son unique schéma de base : le grand carré, ceinturé par un trait de crayon brun créant un effet de relief, est divisé en deux espaces – la moitié supérieure rectangulaire, laissée vierge, et la moitié inférieure, divisée en huit carrés par un double réseau de fines lignes orthogonales et passée à la peinture acrylique blanche, qui efface en partie les tracés.
Ses travaux ultérieurs sur papier sont dans la lignée de ses peintures, dessinés et peints de la même façon, à plat sur la table – petits formats préférés souvent à la grande toile pour supprimer le geste du bras, complexifier l’espace, troubler la structure par le travail de la main. La peinture blanche, aveuglante, liquide, que Bishop adopte dans les œuvres des années 1970 pour dialoguer avec la ligne – définir les formes/fonds, étaler la matière, profiler les carrés (« c’est une façon de tracer une ligne sans la peindre ») –, répond à l’exigence conceptuelle et minimaliste de sa démarche. Blanc sur blanc, blanc contre blanc : « Le blanc est d’abord la couleur la plus forte ». Mais, la jugeant trop « distante, plus théorique, comme si l’on ne s’engageait pas, qu’on ne laissait pas sortir ses émotions », Bishop l’abandonne pour le brun, plus charnel (« On pense à la terre, au sang, au vin, à la merde », déclaret-il dans un entretien avec D. Schwarz, 1994), et, notamment dans ses œuvres sur papier, pour le gris : celui-ci, comme le montre la délicate petite série d’huiles sur papier de 1985 (MNAM), apporte des modulations infinies de lumière, en référence au « chaos plus gris, plus doux, qu’est la tragédie », selon les termes de Barnett Newman, que Bishop aime à citer. Chez lui, la rigueur constructive compose ainsi avec l’émotion, la structure avec l’accident, dans des espaces de plus en plus ambigus. Tremblements des lignes, hésitations, repentirs : le dessin tracé à la main crée avec la peinture – légère, transparente, lumineuse, ailleurs épaissie – un espace de silence mallarméen.
Agnès de la Beaumelle
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Del mismo artista
Bibliografía
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