Under-History Lessons

Early Audio Works

Early Audio Works

1976

Restauration, mastering, édition : Electronic Arts Intermix, New York (États-Unis)

CD Audio, stéréo, 1 plage, livret et insert

Disque audio numérique compact inscriptible et piste CDA (Compact Disc Audio track)

Texte de l'artiste figurant sur le livret avant de la jaquette : « The boiler room of an old schoolhouse, converted into an alternative art-space. You go down a stairway into the boiler room. In front of the boiler, and separating the boiler from the viewer’s entry, is a pit about two feet deep, like an empty swimming pool.

Black wood planks are laid down over the length of the pit. Six black wood stools are placed in front of each plank. The existent electric cords, from the ceiling, are lowered so that two bare light-bulbs fit in-between the planks, in-between the stools, on either side of the pit, nearly touching the ground. These are the tables and stools of a schoolroom, at the base of the school. This is a schoolroom at your feet; you can step down into it, you can fall down into it.

From under the tables comes sound, like traces of a learning exercise. From one corner, in the front, my voice announces a subject: “Lesson Number 1: Let’s be suckers…” From both corners, my voice talks with itself and becomes the multiple voices of students, repeating the lesson: “All-right: We-are-suck-ers… Re-peat: We are suck-ers… Again: Mm-mm-mm…”»

Traduction :

« Une salle des chaudières d’une vieille école convertie en un espace artistique alternatif. On descend dans la chaufferie par un escalier. Devant la chaudière, dans l’intervalle qui la sépare de l’entrée des visiteurs, se trouve une fosse d’environ deux pieds de profondeur, comme une piscine vide.

Des planches de bois noir sont placées sur la longueur de la fosse. Six tabourets de bois noir sont placés en face de chaque planche. Les fils électriques existants pendent depuis le plafond et sont si bas que deux ampoules nues tiennent entre les planches et les tabourets, de chaque côté de la fosse, touchant presque le sol. Il s’agit de tables et de tabourets d’une salle de classe, dans le sous-sol de l’école. Cette salle de classe est sous vos pieds ; vous pouvez y descendre, vous pouvez y tomber.

Les exercices de récitations proviennent du dessous des tables, comme un son subliminal. Se propageant depuis un angle de la salle, ma voix annonce le sujet de la leçon: « Lesson Number 1 : Let’s be suckers (Soyons des imbéciles)… » Des deux angles de la salle, ma voix se fait écho et incarne les multiples voix des élèves qui récitent la même leçon : ”D’accord : Nous-sommes-des-im-bé-ciles... Répétez : Nous sommes des im-bé-ciles… Encore : Mm-mm-mm…” »

Texte d'Electronic Arts Intermix figurant sur l'insert : « Under-History Lessons is part of a series of early conceptual audio works by Vito Acconci, newly restored by Electronic Arts Intermix.

Playing both the teacher and the students, Acconci enacts a series of short lessons, from “Lesson 1: Let’s Believe We’re in This Together” to “Lesson 12: Let’s be Oppressed”, offering an idiosyncratic take on the ideological underpinning of American education and society… »

Traduction: « Under-History Lessons fait partie d’une série d’oeuvres sonores conceptuelles réalisées par Vito Acconci au début de sa carrière, qui ont été récemment restaurées par Electronic Arts Intermix.

Endossant à la fois le rôle du professeur et de l’élève, Acconci énonce une série de courtes leçons, de la première ”Let’s Believe We’re in This Together (Croyons que nous sommes tous ensemble dans cette situation)” à la douzième ”Let’s be Oppressed (Soyons opprimés)”, délivrant un regard singulier sur les fondements idéologiques qui sous-tendent l’éducation et la société américaines. »

21'25"050

Edition Electronic Arts Intermix, New York, CD audio inscriptible sans Référence, 2001.

CATALOGUE EXPOSITION KUNSTMUSEUM, LUZERN, 7 MAI – 11 JUIN 1978
Vito Acconci : Interview..., "Cultural space pieces" 1974-1978..., "Asylum (all the others seek asylum)"...

UNDER-HISTORY LESSONS
Installation (wooden planks, wooden stools, light-bulbs, two-channel audiotape)
'Rooms, ' P.S.l, Long Island City, New York; June 1976

The piece was done for a show that marked the opening of an 'alternative space' (non-commercial space). The show raised obvious questions: the space is in a run-down neighborhood in Queens (was this an occasion for the art world to impose itself on a neighborhood that had little use for it? ); the show began with an opening-night 'prom' (was this an excuse for the art world to 'step out, ' 'see what's on the other side of the tracks'? ); the show was a showcase for forty art-world 'names' (granted that this was a way to draw attention to the space, would it, at the same time, overshadow any shows that came later? wasn't an alternative space designed for artists who had little exposure? did those artists need the umbrella of 'art-world stars' in order to gain credibility? ); the space is supported, mainly by government funds (was government money less 'dirty' that private collectors' money? to come closer to home, where exactly was that money going -- to the artists, or to some mysterious organization? ). Despite questions like this, few of us refused to be in the show. The situation of the piece, then, was: an art-world occasion -- a situation in which we, the artists, are afraid to be missing something, afraid to be left out. . .
Choice of space, within the school, was left to the individual artist. The space I chose was the boiler-room, in the basement: my piece could 'ground' the school, or else undercut it, get to the bottom of it -- the piece would be the (secret) school beneath the school.
The chosen space is entered by a descending stairway. In front of the boiler -- and separating the boiler itself from the viewer's entry -- is a depressed area, like an empty shallow swimming pool. The room is lit by two light-bulbs in front of the boiler.
Physical construction was fit into the existent 'quirks' of the space: four wooden planks, painted black, are set down over the sunken area, from one side to the other -- six wooden stools, very low and painted black, were set down in front of each plank -- the existent electric cords were lowered until the bulbs nearly touched the ground, confining the light to the floor and casting shadows up onto the boilers. Everything in the space, then, is low, 'low- down, ' at the viewer's feet: a table-and-chair area, a kind of schoolroom, that a viewer could step into, fall into.
There are two audio speakers: an undercurrent of sound, like the traces of a learning exercise, the remembrance of memorizing, from under the 'desks and chairs. ' On one speaker, front left, my voice announces a theme; on the other speaker, rear right, my voice confirms the theme; then, on both speakers, my voice talks with itself, against itself, leading a recitation, teaching school, entrenching a history of indoctrination.

Traduction :
UNDER-HISTORY LESSONS
Installation, planches de bois, tabourets en bois, ampoules, cassette audio stéréo
‘Rooms’, P.S.1, Long Island City, New York ; Juin 1976

La pièce a été conçue pour l’exposition d’inauguration d’un espace ‘alternatif’ (non-commercial). L’exposition posait des questions évidentes : le bâtiment est situé dans un quartier délabré du Queens (était-ce l’occasion pour le monde de l’art de s’afficher dans un quartier qui avait à l’origine très peu d’affinité avec lui ?) ; l’exposition a été inaugurée par un bal de promotion en guise de vernissage (était-ce une excuse pour le monde de l’art de s’engager ? , de ‘voir ce qu’il se passait de l’autre côté de la barrière’ ?) ; l’exposition servit de vitrine pour quelques grands noms du monde de l’art – une quarantaine (étant donné que c’était une manière d’attirer l’attention sur l’espace, cela jetterait-il en même temps de l’ombre sur les expositions suivantes ? Un espace alternatif n’est-il pas conçu pour exposer des artistes émergents ? Ces artistes avaient-il besoin de ces ‘stars du monde de l’art’ pour gagner en crédibilité ?); le projet est soutenu en majorité par des fonds gouvernementaux (l’argent du gouvernement était-il moins compromettant que l’argent des collectionneurs privés ? Pour être plus direct, à qui cet argent était-il destiné – aux artistes, ou à des organisations mystérieuses ?). Bien que nous nous posions ce genre de question, peu d’entre nous refusèrent de participer à l’exposition. Le contexte de l’oeuvre était alors le suivant : une opportunité de s’inscrire dans le monde de l’art – circonstances dans lesquelles nous, les artistes, avions peur de rater quelque chose, peur d’être laissés pour compte…

L’emplacement des œuvres à l’intérieur de l’école était choisi librement par les artistes. J’ai choisi la chaufferie, en sous-sol, comme lieu d’installation de ma pièce : elle pourrait alors servir de base (fondement) à l’école, ou au contraire la fragiliser, en parvenant jusqu’à ses racines – l’installation se voudrait être alors l’école (secrète) sous l’école.

On accède à l’espace choisi au sous-sol par un escalier. En face de la chaudière – et séparant la chaudière elle-même de l’entrée du visiteur – il y a une zone abaissée, comme une piscine vide peu profonde. La pièce est éclairée par deux ampoules qui font face à la chaudière.

Les composants de l’oeuvre s’adaptaient aux incongruités de l’espace : quatre planches de bois peintes en noir sont installées au-dessus de la fosse, reliant ses bords surélevés – six tabourets en bois, très bas et peints en noir, ont été disposés parallèlement à chaque planche – les fils électriques existants ont été abaissés jusqu’à ce que les ampoules touchent presque le sol, confinant la lumière au sol et projetant leur ombre sur la chaudière en haut. Tout dans l’espace est alors bas, ‘écrasé’, aux pieds du spectateur : un espace avec des tables et des chaises, un peu comme une salle d’école, dans laquelle le spectateur pourrait descendre et tomber.

Il y a deux haut-parleurs audio : c’est une source sonore immergée, qui évoque un exercice d’apprentissage, ou une réminiscence mémorielle ; elle sourd du dessous des tables et des chaises. Depuis le haut-parleur avant gauche ma voix annonce un thème; depuis l’autre haut-parleur, à l’arrière droit, ma voix confirme le thème ; ensuite, des deux enceintes, ma voix fait écho aux premières injonctions, encore et encore, énonçant le sujet de la récitation, dispensant un enseignement, et proposant une histoire de l’endoctrinement.

Achat, 2003

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