Sans titre
1941
Sans titre
1941
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Gouache et encre de Chine sur papier gris |
Medidas | 30,3 x 47,2 cm |
Adquisición | Dation, 1994 |
Inventario | AM 1994-75 |
Información detallada
Artista |
Vassily Kandinsky
(1866, Empire Russe - 1944, France) |
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Título principal | Sans titre |
Fecha de creación | 1941 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Gouache et encre de Chine sur papier gris |
Medidas | 30,3 x 47,2 cm |
Inscripciones | Monogrammé et daté en bas à gauche : K / 41. Numéroté et daté au revers : N°713 / 1941 |
Adquisición | Dation, 1994 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1994-75 |
Análisis
Kandinsky, qui s’établit à Neuilly en 1934, s’est introduit dans les cercles parisiens depuis 1927, grâce à l’intervention de Christian Zervos, l’éditeur des Cahiers d’art . Il participe aux expositions de l’association Cercle et Carré en 1930, puis à celles d’Abstraction-Création, mais ce sont les surréalistes qui le recherchent. Installé dans un appartement moderne, loin du Montparnasse des peintres, il badigeonne en noir et blanc les murs de sa salle à manger pour y disposer les meubles offerts par Marcel Breuer à Dessau en 1926. L’atelier, avec sa fenêtre surplombant la Seine, offre un ciel dégagé au-dessus d’une banlieue industrieuse. C’est là qu’il accueille les « Bauhausler » de passage et les autres : Marinetti et Dezarrois, Miró et Breton, Arp et Domela, Magnelli et Zervos, puis, pendant la guerre, San Lazzaro, Bruguière et Beck. Il y peint de grands tableaux horizontaux qu’il destine au collectionneur de l’art « non-objectif », Solomon R. Guggenheim, ou à des relais new-yorkais et californiens – Hilla Rebay et Galka Scheyer, Newmann et Nierendorf. Il multiplie gouaches ou aquarelles pour satisfaire une clientèle plus modeste dans les périodes de déstabilisation, plus particulièrement 1934, 1940 et 1941. Dès son installation en France, il donne à ses œuvres des titres en français, sortes de « carambolage » entre la description et le non-sens poétique.
La Ligne blanche (1936), contemporaine de la grande Composition IX (MNAM) et surtout de la Composition X (musée de Düsseldorf), est un rare exemple de composition sur fond noir avec des formes ondoyantes – dont Kandinsky dressera le répertoire dans le quadrillage de la peinture Trente (1937, MNAM) : sur un papier préparé ou teinté, il dépose quelques taches de couleur, en accords profonds de bleus, de violets et d’ocre, où vibrent des filaments phosphorescents de gouache blanche. Entre une abstraction étriquée qui s’épuise dans la répétition et le surréalisme qui pêche par une imagerie trop littéraire, Kandinsky, exploitant des formes biomorphiques, force une autre voie pour laquelle il risque un qualificatif surprenant : l’« art concret ». Exposée en décembre 1936 à la galerie Jeanne Bucher, Ligne blanche est retenue pour le Jeu de Paume. Cette exposition était loin de faire l’unanimité. Alexandre Benois, animateur autrefois de la revue russe Mir Iskusstva et collaborateur des Ballets russes de Serge Diaghilev, adresse à Kandinsky une lettre en russe pour lui signifier qu’il n’ose pas considérer ce qu’il y voit comme de l’art. La gouache est reproduite dans la revue franco-américaine Transition en 1938.
L’identité russe de Kandinsky transparaît de plus en plus dans ses dernières œuvres : c’est en russe qu’il note les couleurs sur ses croquis préparatoires ; loin des restrictions de la guerre, il livre en 1940 des fantaisies oniriques, peuplées d’animaux colorés, dans une soixantaine de gouaches et un nombre important de peintures allègres, comme la peinture Bleu de ciel (MNAM), très proche des Constellations de Miró. Plus austère est la série des quarante-trois gouaches réalisées en 1941. La dernière petite exposition organisée peu avant son décès en décembre 1944 suscite la réprobation du public en ce Paris libéré.
Christian Derouet
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008