Dahlias, grenades et palmiers
1947
Dahlias, grenades et palmiers
1947
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Encre de Chine sur papier |
Medidas | 76,2 x 56,5 cm |
Adquisición | Don de M. Pierre Matisse, 1976 |
Inventario | AM 1976-284 |
Información detallada
Artista |
Henri Matisse
(1869, France - 1954, France) |
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Título principal | Dahlias, grenades et palmiers |
Fecha de creación | 1947 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Encre de Chine sur papier |
Medidas | 76,2 x 56,5 cm |
Inscripciones | S.D.B.G.à la plume. : H. Matisse/47 |
Adquisición | Don de M. Pierre Matisse, 1976 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1976-284 |
Análisis
« Parallèlement aux papiers découpés, j’ai fait l’année dernière des grands dessins au pinceau et à l’encre de Chine. J’insiste sur la qualité spéciale du dessin au pinceau qui par un moyen réduit contient toutes les qualités d’un tableau ou d’une peinture murale. Le blanc – ses surfaces prennent leur qualité par le noir. C’est toujours la couleur qui joue même quand le dessin n’est figuré que par un trait continu. Alors les surfaces sont proportionnées par le trait qui les entoure et par là leur donne leur qualité » . Ainsi s’expliquait Matisse à l’occasion de l’exposition organisée en 1949 par Jean Cassou au Musée national d’art moderne, qui révélait l’éblouissante série des Intérieurs de Vence (une quinzaine de tableaux peints entre 1946 et 1948), ainsi que les dessins au pinceau contemporains, non moins beaux, non moins « colorés », non moins radieux.
Dahlias, grenades et palmiers , sans être une étude pour aucun d’entre eux, peut se relier à un ensemble de quatre de ces tableaux, qui tournent tous autour d’un même motif : cinq ou six grenades disposées dans un plat, devant une fenêtre où irradie la palme d’un des beaux arbres qui entouraient la villa Le Rêve, et devant lesquels Matisse s’est souvent fait photographier, royalement empanaché, tel un souverain exotique. On retrouve ces éléments dans Nature morte aux grenades , fond rouge (fin oct. 1947, coll. part.), dans Nature morte aux grenades (nov. 1947, musée Matisse, Nice) ; puis dans Intérieur rouge, nature morte sur table bleue (déc. 1947, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf) ; enfin, avec une mise en scène particulièrement spectaculaire, dans Intérieur au rideau égyptien (févr. 1948, The Phillips Collection, Washington).
Aucun Intérieur de Vence ne confronte en revanche un nu et la luxuriance d’une fougère. Traitée (évidemment) en noir, la plante du Nu debout et fougère noire distribue entre la grille de ses feuilles dentelées une incroyable intensité lumineuse. Tout le système de barres, hachures, points, les épaisses touches qui dessinent chacune des feuilles, qui couvre la plus grande partie de la surface, met en valeur par contraste la lumière émanant du corps du modèle laissé en réserve, prolongée encore par celle de la table, où les grenades répètent à peu près la forme des seins.
L’Arbre monumental, tracé lui aussi au pinceau (on distingue cependant ici des tracés préalables au fusain, et des « corrections » à la gouache blanche), a été réalisé en 1951, et appartient à une série de sept études de dimension comparable. Inspirées par un groupe de vieux platanes situé à Villeneuve-Loubet, non loin de Nice, elles préparent le mur de céramique destiné à la salle à manger de la villa Natacha, la maison de Tériade (éditeur de Jazz ) à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Matisse a déjà travaillé le thème de l’arbre quelque dix ans plus tôt, en 1941-1942 : c’est à cette époque qu’il s’entretient avec Aragon de l’identification, de l’appropriation émotionnelle, préalables selon lui à la création de toute œuvre. Un peu plus tard, début juin 1943, il adresse à André Rouveyre une importante lettre sur « la naissance de l’arbre dans une tête d’artiste », accompagnée de 21 dessins qui semblent avoir servi de matrice à la série de 1951. Dans le grand Arbre du Musée, c’est le double mouvement des branches et du tronc qui intéresse Matisse (l’arbre est vu dans son milieu, sans racines, ni cime) : mouvement d’ouverture des branches, écartées comme des bras, et puissant mouvement « de bas en haut » du vieil arbre auquel il s’identifie. Ce sont aussi les intervalles, la qualité des espaces produits par la découpe de chaque feuille, devenue signe. Dans la céramique (installée en mars 1952 sur deux parois de la salle à manger, aujourd’hui conservée au musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis), les branches, plus horizontales et devenues immenses, agrandissent superbement l’espace mesuré de la pièce.
Isabelle Monod-Fontaine
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Análisis
« Parallèlement aux 'papiers découpés', j'ai fait l'année dernière1 des grands dessins au pinceau et à l'encre de Chine.
J'insiste sur la qualité spéciale du dessin au pinceau qui par un moyen réduit contient toutes les qualités d'un tableau ou d'une peinture murale. Le blanc — ses surfaces prennent leur qualité par le noir. C'est toujours la couleur qui joue même quand le dessin n'est figuré que par un trait continu. Alors les surfaces sont proportionnées par le trait qui les entoure et par là leur donne leur qualité.
J'ai remarqué que les dessins au pinceau et en noir contiennent en réduit les mêmes éléments qu'un tableau en couleur, c'est-à-dire la différenciation de la qualité des surfaces dans une unité de lumière. C'est très évident lorsque le dessin est placé dans l'ombre. Le dessin est générateur de lumière. »2
Ce texte inédit de Henri Matisse a été rédigé (mais utilisé seulement en partie) en vue du catalogue de l'exposition organisée par Jean Cassou au Musée national d'art moderne en 1949, qui révélait l'éblouissante série colorée des Intérieurs de Vence (1947-1948) et les dessins au pinceau visés ici, non moins violents3. Matisse semble rejoindre, et d'une manière encore plus radicale, ses débuts fauves et les dessins au pinceau ou au roseau des années 1905-19064.
Contrairement à d'autres dessins de la collection du MNAM, ni Dahlias, grenades et palmiers, ni la Composition avec nu debout et fougère noire ne peuvent être mis en rapport direct avec des tableaux5. Contenant « en réduit les mêmes éléments qu'un tableau en couleurs », ils ont pu être dans l'accrochage de l'exposition de 1949 conçu avec soin par Matisse lui-même (le dossier de l'exposition en témoigne), confrontés directement sur les murs avec les tableaux et les gouaches découpées, proposant ainsi une troisième solution à « l'éternel conflit du dessin et de la couleur ».
Isabelle Monod-Fontaine
Notes :
1. En 1947-1948.
2. Texte de Henri Matisse, 1949 (Archives du MNAM).
3. L'exposition comprenait vingt-deux dessins, pour la plupart de grandes dimensions (en moyenne 76 X 56 cm), treize peintures et vingt-et-une gouaches découpées.
4. Cf. catalogue de l'exposition Matisse, dessins, sculpture, Paris, Musée national d'art moderne, 29 mai-7 septembre 1975, nos 23, 24, 25.
5. Le tableau intitulé La Fougère noire (Otto Preminger, New York) n'a qu'un rapport assez lointain avec le dessin monumental du MNAM.
Source :
Extrait du catalogue Œuvres de Matisse, catalogue établi par Isabelle Monod-Fontaine, Anne Baldassari et Claude Laugier, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 1989
Eventos
Bibliografía
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Matisse : Brisbane, Queensland Art Gallery, 29 mars-16 mai 1995 // Canberra, National Gallery of Australia, 27 mai-9 juillet 1995 // Melbourne, National Gallery of Victoria, 19 juillet-3 sept. 1995.- Brisbane, Queensland Art Gallery/Art Exhibitions Australia Limited, 1995 (édited by Caroline Turner and Roger Benjamin) (ill. n° 207, reprod. p. 273) . N° isbn 0-7242-6378-0
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Matisse, la collection du Centre Georges Pompidou, Musée national d''art moderne : Lyon, Musée des Beaux-Arts, 2 avril-28 juin 1998. - Paris : éd. Centre Pompidou (sous la dir. de Claude Laugier, Isabelle Monod-Fontaine et Philippe Durey) (cit. et reprod. coul. p. 79) . N° isbn 2-85850-946-8
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 263-264) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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Les dessins au pinceau de Matisse : Le Cateau-Cambrésis, Musée départemental Matisse, 15 oct. 2011-19 févr. 2012.- Paris, Editions Hazan, 2011 (cit. et reprod. p. 90, légende p. 189) . N° isbn 978-2-7541-0597-2
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Henri Matisse. Le laboratoire intérieur : Lyon, Musée des Beaux-Arts de Lyon, 6 décembre 2016-6 mars 2017 [dossier de presse] (Cat. n° 201, cit. p. 271, reprod. coul. p. 277, légende p. 277)
Henri Matisse. Le laboratoire intérieur : Lyon, Musée des Beaux-Arts, 2 décembre 2016-6 mars 2017.- Paris/Lyon : Hazan/Musée des Beaux-arts, 2016 (cat. n° 201, cit. p. 271 et reprod. coul. p. 277) . N° isbn 978-2-7541-0976-5
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Matisse, comme un roman : Paris, Centre Pompidou, Musée national d''art moderne, 13 mai-31 août 2020. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2020 (sous la dir. d''Aurélie Verdier) (cit. p. 296 et reprod. coul. p. 183) . N° isbn 978-2-84426-872-3
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