Vidéo
Feuilleton Hervé Aubron, L'art et les restes
2021
Feuilleton Hervé Aubron, L'art et les restes
Épisode 1 - Nos parts maudites
02-02-2021
Tipo | Captación Vidéo, 47min 19s |
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Dirección | Service audiovisuel |
Producción | |
En el marco de la serie |
Hors Pistes 2021 |
Información detallada
Resumen | Que serait un art des restes ? On peut l’entendre au moins de trois façons. L’activité créatrice ne peut désormais négliger, a minima, ses propres déchets. On n’invite pas ici à stipendier ou simplement mesurer les pollutions matérielles de l’industrie culturelle, à décerner des brevets de sobriété énergétique – quoique cela ne soit pas anecdotique à l’heure des data centers. En revanche, il faut avoir à l’esprit qu’aucune œuvre ou forme n’a désormais d’actualisation définitive, et est sujette à d’infinies variations sur les réseaux, comme autant de chutes dont la prolifération pose question. Ce sont aussi les ruines des anciens régimes artistiques et créateurs, ce qui reste de l’art, qu’il nous faut investir et éventuellement réagencer. Ce sont, enfin et surtout, les restes du monde (ses déchets, ses rebuts, ses pollutions, ses corps sacrifiés…) qu’il faut rendre perceptibles : une matière indésirable et encore largement occultée, non à seulement transmuer, et encore moins à « sublimer », mais à représenter ou figurer. Il y a là à inventer un nouveau « partage du sensible », pour reprendre la belle expression de Jacques Rancière. Critique de cinéma, Hervé Aubron a été rédacteur en chef du Magazine littéraire. Il a entre autres publié un essai sur le film Mulholland Drive de David Lynch (éd. Yellow Now), Génie de Pixar (éd. Capricci), ainsi que, avec Emmanuel Burdeau et chez Capricci, deux ouvrages consacrés à Werner Herzog : un livre d’entretiens, Manuel de survie, et une monographie à quatre mains, Werner Herzog pas à pas. Dans La Part maudite, Georges Bataille estimait que la plupart des grands systèmes symboliques et idéologiques, y compris le capitalisme, ont pour fonction de dénier et stigmatiser les dépenses improductives qui sont au principe même du cosmos : gaspillage du soleil, brûlant continûment et sans mesure, « folle exubérance » de la vie sur Terre, dont chaque nouvelle espèce n’est qu’un luxe supplémentaire. Ne pouvant se considérer comme une dépense en pure perte, bien des systèmes humains en sont venus à refouler leurs propres déchets, et n’en ont produit que plus, jusqu’à l’embolie que l’on sait. Si l’art a souvent servi de paravent pour dissimuler cette « part maudite », il peut aussi en être l’émissaire, l’oracle ou le révélateur. |
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Participantes |
Hervé Aubron
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intervenant
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