Fonds Charles Estienne

Le Fonds Charles Estienne est composé de documents en rapport avec l'activité professionnelle de Charles Estienne mais également de documents plus personnels. En effet, à la fin de l'année 1960, Charles Estienne abandonnera définitivement la critique d'art pour se consacrer à sa propre création, l'écriture. La composition du Fonds Charles Estienne et son classement reflètent ces deux périodes de la vie du critique. Une première série contient les écrits littéraires de Charles Estienne composés après 1960, durant les dernières années de sa vie. Elle est composée d'une centaine de poèmes, de romans et de quelques pièces de théatre, restés à l'état de manuscrits. Une seconde série regroupe des documents et des textes issus des activités de Charles Estienne dans le milieu de l'art contemporain, en tant que critique d'art. Sont principalement rassemblés dans cette série qui est loin d'être exhaustive, des articles de presse rédigés par Charles Estienne pour différents journaux, des textes de présentation pour des expositions ou des catalogues pour des artistes. Une troisième série regroupe divers documents conservés par Charles Estienne : correspondances, cartons d'invitation et articles de presse d'autres auteurs. Enfin, une quatrième série est entièrement consacrée à l'iconographie, principalement des portraits de Charles Estienne, seul ou en groupe, mais également des portraits d'amis et d'artistes.

Charles Estienne est un écrivain, organisateur d'expositions et critique d'art. Il est né à Brest en 1908 et mort à Paris en 1966.

Après une licence d'histoire et de géographie obtenue à la faculté catholique de Lille, Charles Estienne devient enseignant au lycée de Brest en 1937. Il épouse Odile Vacherot, professeur de dessin et c'est par elle qu'il entrera en contact avec le milieu de l'art. Il rencontre ainsi le peintre Jean Deyrolle en 1938.

Après la libération, muté à Paris au lycée Buffon, Charles Estienne demande rapidement à être dégagé de ses obligations d'enseignant pour devenir simple surveillant, afin de pouvoir se consacrer davantage à la peinture et à la poésie. Il finira par démissionner de l'Education Nationale en 1950. Il rencontre Charles Lapicque en 1946, qui restera un grand ami. Bien qu'autodidacte en critique d'art, il collabore rapidement aux rubriques artistiques de plusieurs journaux : Combat, Les Lettres Françaises, France-Observateur et Art d'aujourd'hui. Il rencontre André Breton en 1947 et participe à plusieurs expositions de la galerie A l'Etoile scellée. Il défendra particulièrement les artistes de l'Abstraction lyrique (ou Seconde école de Paris) durant la période 1945 à 1952, en opposition avec l'abstraction géométrique. En 1950, paraît aux éditions de Beaune son pamphlet " L'art abstrait est-il un académisme ? ". En 1952, il fonde avec Breton le Salon d'Octobre dont il n'y aura seulement que deux éditions et réunissant les artistes dont il défend la peinture comme Serge Poliakoff, Jean Degottex, René Duvillier, Jean Messagier et Marcelle Loubchansky. En 1951, Estienne préface la publication aux éditions de Beaune de l'ouvrage de Kandinsky " Du Spirituel dans l'art ", peintre qu'Estienne admire. Il signera également les préfaces de nombreuses expositions à l'ouverture de la Librairie-Galerie kléber dès son ouverture en 1955.

Divorcé de sa première épouse Odile en 1948 (qui épousa Léon Degand en 1950), Charles Estienne rencontre en 1960 Marie-Hélène Laudrin et l'épouse en juin. Il abandonnera définitivement la critique d'art pour se consacrer entièrement à la poésie et à l'écriture. Il rédige son roman " O et M " qui paraîtra en 1966, aux éditions Le Soleil noir, ainsi que de nombreux poèmes et des paroles pour les chansons de Léo Ferré. Il meurt d'une longue maladie le 29 décembre 1966.