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Fonds Galerie Paul Rosenberg
1910 - 1940
Fonds Galerie Paul Rosenberg
1910 - 1940
Importancia material | 1161 plaques de verre réparties en 94 boîtes 24 x 32 cm et 2 boîtes 18 x 24 cm. |
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Ubicación física | Bibliothèque Kandinsky - MNAM-CCI - Centre Pompidou, Paris |
Presentación del archivo
Les négatifs sur plaques de verre du fonds Paul Rosenberg sont essentiellement des reproductions d'oeuvres très certainement destinées à l'inventaire de la galerie parisienne de Paul Rosenberg : un livre de stock dans lequel chaque toile était répertoriée, indexée, photographiée. Les numéros inscrits sur les plaques de verre étaient reportés sur les fiches cartonnées de cet inventaire qui comportaient un tirage de ces oeuvres. Cet ensemble est loin de représenter l'activité exhaustive de la galerie entre les deux guerres, mais donne une idée du travail de documentation et d'inventaire que Paul Rosenberg avait mis en place dans son entreprise. En outre, 59 vues intérieures de la galerie lors d'expositions complètent cet ensemble et constituent un témoignage extraordinaire du lieu entre les deux guerres.
Les photographies ont été prises par Routhier père, photographe d'art de l'entre-deux guerres (mention dans une lettre du Ministère des affaires culturelles lors de l'acquisition du fonds). Elles étaient réalisées dès l'arrivée des tableaux à la galerie Paul Rosenberg.
Les archives de Paul Rosenberg étant conservées au Museum of Modern Art, ce fonds est partiel et très incomplet. Toutefois, ces photographies, qui sont en majorité des reproductions d'oeuvres, présentent l'intérêt fondamental pour les chercheurs de montrer un état de l'oeuvre proche de sa réalisation par l'artiste, permettant ainsi une comparaison avec son état actuel. De plus, les artistes cités dans le fonds font partie de ceux les plus représentés dans les collections du Musée National d'Art Moderne (Picasso, Matisse, Braque, etc.)
Les artistes représentés sont Roger Bissière (23 photographies), Maria Blanchard (17 ph.), Georges Braque (377 ph.), André Derain (25 ph.), Marie Laurencin (348 ph.), Fernand Léger (93 ph.), André Masson (77 ph.), Henri Matisse (119 ph.), Georges Rouault (13 ph.), Maurice Utrillo (13 ph.), Jean Challié, Georges Chénard-Huché, Camille Corot, Charles Dufresne, André Dunoyer de Segonzac, Pierre Girieud, Albert Marquet, Ernest Meissonnier, Jean-François Millet, Gabriel Robin, Alfred Jacques Verwée.
Les oeuvres photographiées ont été réalisées entre 1902 et 1940, et même au XIXème siècle pour quelques unes.
Artistas/ponentes
Biografía
Paul Rosenberg (29 décembre 1881, Paris - 29 juin 1959, Neuilly-sur-Seine) fut l'un des grands marchands d'art français du début du 20ème siècle. Son père, Alexandre, qui avait établi une boutique d'antiquaires en 1878, était déjà reconnu comme l'un des principaux revendeurs d'art impressionniste et post-impressionniste. Il encourage ses deux fils, Paul et Léonce, à partager sa passion - dès 1905 pour Paul - et les installe dans sa boutique au 38, avenue de l'Opéra dès 1906, en leur faisant bénéficier d'une éducation artistique et d'une expérience commerciale à Paris et en Europe. Après le départ de son frère, Paul assume le rôle de directeur de la galerie et s'installe en 1910 au 21, rue La Boétie, alors que Léonce choisit la rue de la Baume, toutes deux dans le 8ème arrondissement de Paris. Dans les années 1920 et 1930, la rue La Boétie est considérée comme le coeur du marché de l'art moderne français.
Suivant l'exemple de Léonce, Paul partage son activité entre l'art de la fin du 19ème siècle et les artistes contemporains. La galerie de Paul présente les oeuvres de Géricault, Ingres, Delacroix, Courbet, Rodin, Cézanne, Manet, Degas, Monet, Renoir, et Lautrec, en parallèle de celles d'artistes contemporains. De 1918 à 1940, il obtient un contrat d'exclusivité avec Picasso, avec qui il partage une forte amitié, leurs familles étant voisines pendant de nombreuses années. Il représente également Georges Braque à partir de 1924, Fernand Léger dès 1927 et devient le marchand de Matisse en 1936. Les frères Rosenberg sont alors, avec Daniel-Henry Kahnweiler, trois des plus importants marchands de l'art moderne à Paris. Mais si Léonce est le premier à avoir montré le cubisme dans sa galerie, L'Effort Moderne, Paul possède plus de pouvoir financier et un plus fort réseau social, lui offrant la possibilité de soutenir des artistes importants comme Picasso et Braque. Il s'attacha également à promouvoir des artistes moins connus comme Marie Laurencin, dont il sera l'ami jusqu'à la fin de sa vie.
Le rez-de-chaussée de la galerie est consacré à la peinture contemporaine et permet d'accéder à la mezzanine réservée à la peinture du 19ème siècle. En 1912, alors qu'il n'est que récemment installé, Paul Rosenberg rédige une lettre circulaire annonçant son programme :
"J'ouvre prochainement de nouvelles galeries d'Art moderne au 21 rue La Boétie où je compte faire des expositions périodiques des maîtres du XIXème et des peintres de notre époque. J'estime toutefois que le défaut des expositions actuelles est de montrer l'isolement de l'oeuvre d'un artiste. Aussi ai-je l'intention d'organiser chez moi des expositions d'ensemble d'Art décoratif [...]. Non seulement je compte offrir mes salles gratuitement, mais je ne prélèverai aucun bénéfice en cas de vente. J'éditerai à mes frais pour chaque exposition un catalogue des peintures, sculptures, meubles, etc."
Dès 1920, la galerie de Paul est mondialement reconnue comme l'une des plus actives et influentes galeries françaises pour la peinture française des 19ème et 20ème siècles. En 1936, il ouvre une galerie à Londres, au 31 Bruton Street, dirigée par Jacques Helft, son beau-frère et antiquaire. Mais avec l'arrivée imminente de la Seconde Guerre Mondiale, Paul commence à envoyer les oeuvres de sa collection un peu partout dans le monde : Angleterre, Amérique, Australie, et à ralentir l'activité de sa galerie parisienne. Suite à l'ordre d'Hitler de réquisitionner les objets et oeuvres d'art appartenant aux juifs, l'hôtel particulier de Paul est perquisitionné en juillet 1940 et les oeuvres restantes sont saisies. Le 21, rue La Boétie devient le siège de l'Institut d'étude des questions juives (IEQJ), organe de propagande antisémite des Renseignements Généraux jusqu'à sa récupération par l'Etat en 1944, qui y installe le siège de Saint-Gobain. L'immeuble est finalement rendu à Paul Rosenberg qui le vendra en janvier 1953.
Soutenu par son cercle amical américain, il s'installe à New York en septembre 1940 avec sa femme et sa fille. Son fils Alexandre, encore étudiant à la déclaration de la guerre, part en Angleterre en juin 1940 et sert comme officier dans les forces françaises pendant cinq ans. Pendant ce temps, Paul a réussi à rassembler une importante part de sa collection. Il établit une galerie dès 1941 sur la 57th Street et lui donne le nom de Paul Rosenberg & Company. Son fils, Alexandre, qui l'a rejoint après la démobilisation de 1946, devient son associé en 1952 après une période d'apprentissage. Il reprend la direction de la compagnie en 1959, après le décès de Paul. Sous sa direction, la compagnie maintient sa position dans le domaine de l'art des 19ème et 20ème siècles et continue à se développer tant aux Etats-Unis qu'en Europe.