William Klein

Cette exposition est consacrée au photographe américain William Klein, dont l’objet était le mouvement, la précipitation, les physionomies instantanées, le rythme et non pas cet « événement » auquel la plupart des photographes de rues se veulent disponibles. […] Il cite ses modèles dans la peinture moderne : Picasso, Schwitters, etc., tous ceux qui ont introduit dans l’art une fantaisie technique sans frontières. Donc, il provoquait le hasard, de manière très réfléchie. On retrouve sa formule de prédilection dans une nouvelle variante : « Piero della Francesca-paparazzo ». […]

Sa démarche est celle d’un artiste pris à partie par la vie moderne, les media (la presse). Elle est soutenue par une intention de rupture, dans un contexte de références culturelles absorbées avec boulimie par un jeune garçon qui a poussé dans les quartiers populaires de New York mais qui passait ses journées au Musée d’art moderne, qui est venu ensuite s’installer dans la vieille Europe et qui a fait alors de la confrontation violente des composantes de sa formation la matière principale de sa création. […]

Il aime la provocation, la contradiction. Mais en termes de photographie, contradiction veut d’abord dire contraste.

D’après Jean-François Chevrier, CNAC magazine, n°13, janvier-février 1983