Lieux ? de travail

L’exposition présente les tendances et les mutations, depuis les années 70, dans l’édification des architectures de travail, essentiellement en France, avec des développements à l’étranger lorsqu’ils éclairent la situation dans l’hexagone.

Auparavant, les espaces étaient composés, organisés, signifiants, à la façon de Germain Boffrand ou de Claude-Nicolas Ledoux : il existait une logique de la composition architecturale et de la création des lieux.

L’apparition de l’usine impose une autre idée de la construction et de l’architecture qui ne sera plus celle de lieux spécifiques et expressifs de ce qu’ils sont, mais au contraire de lieux indéfinis, extensibles à l’infini, voire des étendues quelconques et banalisées.

Les mouvements qui animent aujourd’hui l’édification des architectures de travail ne sont-ils pas des indicateurs d’une évolution en cours de notre rapport au lieu et à sa conception ?

Le parcours de l’exposition est organisé en cinq territoires :

L’état des lieux

Il traite de l’urbanisme depuis les tendances d’aménagement actuelles avec leurs modèles, jusqu’à l’évolution typologique des édifices.

Quel est l’état du patrimoine immobilier industriel en France ? Quelles sont les différentes tendances et hypothèses actuelles d’aménagement et leurs modèles ?

Des exemples illustreront les réponses à ces questions.

Un historique, sous forme d’audiovisuel, retrace l’évolution des motivations d’implantations des entreprises, depuis le début de l’industrialisation jusqu’à ce jour.

D’autres thèmes sont abordés à travers des exemples concrets, tels : la distinction entre domicile et travail, la transformation des édifices, les relations patrimoine/outil de travail, les nouveaux types architecturaux.

Les méthodes de conception des espaces

Trois démarches sont étudiées : celle d’un grand bureau d’étude : la SERI de la Régie Renault ; la méthode globale, initiée par l’ANACI à partir des années 70, et la démarche participative.

L’espace du poste de travail

Il est analysé à travers le rapport Homme / Machine.

Le travail étant de plus en plus médiatisé par le clavier, les automates et la robotique, il s’uniformise. Les postes de même. Cependant, des activités « archaïques » ou « modernes » coexistent.

Les implications des nouvelles technologies

Comment l’informatique, la bureautique et la robotique agissent sur l’organisation des espaces de travail ?

Le tertiaire informatisé ou la robotique ne favorisent pas l’émergence de lieux spécifiques. Au contraire, ils renforcent une banalisation générale, une organisation aléatoire de l’espace. Avec la disparition d’un certain nombre de contraintes spatiales, l’espace devient outil de management et de gestion du personnel.

Exemples : La Tour Pascal, le Ministère des Finances, la SARI à Marne-la-Vallée…

Architecture et image de marque

L’architecture devient « stylisme », vecteur d’image de marque au même titre que le design de produit. Elle n’est plus un domaine spécifique, mais le simple support d’un message.

Exemples : Billancourt 2000 et 57 metal Renault, Centre de formation Bull, cité Descartes à Marne-la-Vallée, siège de la société Bouygues à St Quentin en Yvelines…

L’exposition fait émerger trois tendances de ces images de marque :

Le hors travail

L’édifice ne doit pas montrer qu’il est un édifice de travail. Il ressemblera à des fermes, des villas, des marinas, des palais…

L’objet technique

C’est la méthode de prédilection de l’architecture anglo-saxonne qui vise à montrer un travail parfaitement maîtrisé.

Les bâtiments immatériels

La troisième attitude est visible à Manhattan, dans le Loop à Chicago mais aussi à la Défense.

Aucune contrainte constructive ne semble avoir existé au départ : l’architecte a découpé au cutter son édifice dans un bloc de plexiglass ou a plaqué des styles historiques, sans que l’idée de construction n’apparaisse.

Immatériels aussi parce qu’un imaginaire du travail actuel est produit dans ces bâtiments : un imaginaire de non-pénibilité, d’abstraction du travail, mais aussi une forme du sublime contemporain (World Financial Center à New York par exemple)

A l’initiative de la Direction de l’Architecture, une autre exposition est organisée à l’Institut Français d’Architecture : L’usine et la Ville. La Bibliothèque Publique d’Information propose en parallèle au Centre Georges Pompidou Images du Travail.

D’après le communiqué de presse