Exposición / Museo
Marc Chagall
Œuvres sur papier
30 jun - 8 oct 1984
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Le Musée national d’art moderne consacre à l’œuvre sur papier de Marc Chagall, une rétrospective importante allant de 1907 à 1983.
La pratique du dessin est une constante chez Chagall, elle existe en soi d’une façon autonome. Chagall n’est cependant pas à cet égard l’homme d’une révolution comme pourrait l’être Picasso ou Matisse : il pense et agit d’abord en peintre.
Si le dessin constitue une transgression de nature religieuse – la tradition juive dont Chagall est issu condamne la représentation de la figure humaine – il reflète néanmoins la place importante de cette culture à travers l’utilisation de l’écriture hébraïque comme élément plastique.
En dehors de cet aspect, Chagall, qui possède très tôt toutes les méthodes « modernes » du dessin donne naissance à des œuvres sur papier qui échappent aux catégories, renvoient tantôt à la peinture, tantôt au dessin en bouleversant les schémas acquis.
Cette présentation chronologique, de quelques 200 pièces, est divisée en périodes très délimitées dans le temps et l’espace, qui correspondent précisément aux déplacements successifs de l’artiste : depuis 1907 en Russie, où ses premiers dessins au crayon d’écolier lui révèlent sa vocation d’artiste, jusqu’aux très grands lavis gris sur papier blanc réalisés à Saint-Paul-de-Vence de 1978 à 1983.
Cette articulation met aussi en lumière les hiérarchies différentes par lesquelles passe l’ensemble de cette œuvre.
On a souligné l’importance des gouaches de 1910 à 1914.
Il faut y ajouter l’une des premières applications que Chagall va donner à son dessin : la livraison d’illustrations en noir et blanc pour la revue « Der Sturm », de 1914 à 1918. […] Elles annoncent une quantité considérable de feuilles à l’encre de Chine, réalisées en Russie de 1914 à 1922, dont beaucoup accompagnent des poèmes ou des récits. […]
Ou encore la représentation du monde du théâtre à travers la quasi-totalité des esquisses de costumes et des projets de décors pour le Théâtre d’Art juif de Moscou (1918-1922), première tentative pour donner à la peinture une dimension monumentale, et support d’inventions d’une étourdissante fantaisie. […]
Quelques autres applications bien connues de l’œuvre sur papier ne sont que suggérées, comme l’illustration de livres, ou même exclues comme l’œuvre lithographique et l’œuvre gravée.
[Plus intimistes enfin, les œuvres récentes] : de nombreux lavis, des feuilles de taille plus importante, des aquarelles de gris sur fond blanc qui concluent mais ouvrent aussi le rassemblement sur la lumière et la mémoire de tous les tableaux auxquels ils renvoient, sans en être les redites ou les paraphrases. […]
Cette exposition devrait mettre l’accent sur un Chagall en marge, quoiqu’en même temps de son siècle […] Mais plus encore y verra-t-on un Chagall violent, celui de cette « explosion lyrique totale » dont parlait André Breton après-guerre.
D’après Pierre Provoyeur , CNAC magazine, n°21, mai-juin 1984
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