Debate / Encuentro
Internet mon amour (2) : Kit de survie digital
11 may 2008
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Après une première séance, « Faut-il avoir peur du Web 2.0 ? », en février dernier autour de Geert Lovink, théoricien des médias, les rencontres «Internet mon amour» tissent des liens entre réseaux immatériels et monde de la pensée (écrivains, biologistes, philosophes). Parce que les enjeux culturels, économiques, politiques, sociaux et identitaires d'Internet dépassent ses acteurs. Invités : Alain Prochiantz, neurobiologiste, Michel Bauwens, président de la P2P Foundation et Annie Abrahams, artiste
Jamais il n'avait été possible de voir et/ou contrôler à distance et dans l'instant d'aussi vastes territoires (humains, objets ou signes) depuis un même point, qu'il s'agisse d'un centre de commandement, du siège d'une multinationale ou d'un moteur de recherche. Jamais non plus les échanges horizontaux n'avaient permis l'émergence de nouvelles formes de savoir et d'organisation à la Wikipédia. Alors que les internautes transgressent allègrement les lois (« tous pirates ! »), les entreprises prennent la place des gouvernements sur les questions de vie privée Ces mutations s'accompagnent d'une crise d'identité profonde, soit que les individus ne se reconnaissent plus dans les édifices hiérarchiques (Etats, organisations commerciales, etc.), soit que les échanges non hiérarchisés ne représentent pas (encore) une réalité tangible pour eux. Peut-on imaginer de s'affranchir du centre physique, comme le suggèrent les développements des protocoles du P2P (peer to peer, pair à pair ou point à point, les transferts d'informations d'un ordinateur à un autre) dans la future version de l'Internet (IPv6) ?
Comment vivre dans un monde pair à pair, de qui à qui et d'où à où ?
Pour leur deuxième édition, les rencontres « Internet mon Amour », à l'initiative d'«artisans» du réseau (chercheurs, artistes, critiques, observateurs et activistes), invitent à croiser les regards : Annie Abrahams, net-artiste sensible, qui, au travers de performances on et offline, interroge la part organique des échanges virtuels, Alain Prochiantz, neurobiologiste professeur au Collège de France, qui a mis à jour certains phénomènes d'échanges intercellulaires (des échanges P2P biologiques ?) et Michel Bauwens, président de la Fondation P2P qui défend un modèle non-hiérarchique d'interaction sociales) rapprocheront leurs visions d'un corps social et d'un corps biologique en cours de redéfinition.
Après une première séance, « Faut-il avoir peur du Web 2.0 ? », en février dernier autour de Geert Lovink, théoricien des médias, les rencontres
«Internet mon amour» tissent des liens entre réseaux immatériels et monde de la pensée (écrivains, biologistes, philosophes). Parce que les enjeux culturels, économiques, politiques, sociaux et identitaires d'Internet dépassent ses acteurs.
Les « artisans » d'Internet mon amour: Olivier Auber, chercheur, Agnès de Cayeux, net-artiste, Géraldine Gomez, curatrice au Centre Pompidou, David
Guez, artiste hacktiviste, Valentin Lacambre, figure de l'Internet indépendant, fondateur d'Altern et Gandi, Nathalie Magnan, tacticienne des médias et cyberféministe, Albertine Meunier, net-artiste, Annick Rivoire, créatrice du site Poptronics, Anne Roquigny, curatrice nouveaux médias, Cyril Thomas, historien de l'art. www.internetmonamour.fr
Une production du Centre Pompidou en partenariat avec Poptronics, l'agenda des cultures électroniques (http://www.poptronics.fr)
Biographies et liens
Annie Abrahams, née en 1954 aux Pays-Bas, vit dans le sud de la France, où elle travaille la vidéo, la performance et l'Internet. Diplômée en biologie, elle s'en est détournée pour rechercher la vie du côté des arts plastiques: « Pendant mes études en biologie je devais observer une colonie de singes dans un zoo. J'y ai appris quelque chose sur la vie en communauté des être humains. Dans un certain sens, je regarde Internet avec le même intérêt et appétit. Je considère que c'est un univers qui me permet d'observer certains aspects du comportement et des attitudes humaines sans y interférer. »
Alain Prochiantz, né en 1948 en France, est titulaire de la chaire Processus morphogénétiques du Collège de France depuis 2007. Son discours inaugural est à voir ici (http://www.college-de-france.fr/video/AProchiantz.mp4). Ce neurobiologiste a centré ses travaux sur la communication et la signalisation intercellulaires puis sur le rôle des homéogènes et des homéoprotéines au cours du développement et chez l'adulte. Il a notamment écrit « Machine - Esprit » (Ed. Odile Jacob, 2001) et, avec le metteur en scène de théâtre Jean-François Peyret, qu'il accompagne dans ses créations depuis une dizaine d'années, « La Génisse et le Pythagoricien - Traité des formes » (Ed. Odile Jacob, 2002).
Michel Bauwens, né en 1958 en Belgique, est théoricien des échanges Pair à Pair. Ce Belge qui vit en Thaïlande a été successivement consultant en systèmes d'information pour l'agence d'information des Etats-Unis, directeur de la publication du magazine digital Wave (en hollandais) ou consultant pour British Petroleum avant de créer la Fondation pour les alternatives P2P qui documente, croise et dissémine la variété des expériences sociales relevant du Pair à Pair.
Quando
Desde 18:00